DES ENJEUX A PRENDRE EN COMPTE
LA FORET
Une fermeture du paysage par l’extension de la forêt
Le paysage suit une dynamique globale de fermeture, notamment par la progression de la forêt qui descend sur les coteaux jusque dans les petits vallons étroits et colonise les parcelles agricoles enclavées sur le plateau. Cette progression se fait par une colonisation naturelle (évolution du stade de friche vers une strate arborée), ou par plantation de résineux en timbre poste. Cette fermeture du paysage par les bois tend à isoler les habitants des hameaux et à renforcer l’impression de désertification humaine du territoire.
La progression de l’enrésinement
Sur les pentes les plus fortes du massif, le renouvellement de la forêt feuillue se fait par des plantations monospécifiques de résineux. Ces plantations homogènes rendent monotones les ambiances forestières et produisent des effets de striure rigides visibles de très loin dans le paysage. Certains rochers légendaires d’Uchon, autrefois bien dégagés et mis en valeur, se retrouvent aujourd’hui enfouis sous les résineux, rendant leur perception très difficile. Le mode de conduite des peuplements résineux est important sur ces zones fortement exposées au regard.
L’AGRICULTURE
Le recul de l’agriculture et l’enfrichement des coteaux
Sur les coteaux des piedmonts, l’agriculture a tendance à reculer, délaissant ainsi les terres assurant la transition entre la zone bocagère et le massif forestier. La friche s’installe donc naturellement, donnant l’impression à la forêt de gagner du terrain. Le fragile équilibre de cette zone de transition tend vers le boisement, réduisant peu à peu la lisibilité du territoire et refermant les horizons. Cette dynamique s’observe également dans les zones de prairies sommitales où le relief rend la mécanisation difficile. Une dynamique ponctuelle de fermeture des micro-paysages des vallons s’observe par une friche qui s’installe sur ces parcelles en forte pente non mécanisables, entraînant la formation d’un écran visuel qui empêche de percevoir la logique géographique de la vallée.
La disparition des haies et arbres isolés
A côté de cette dynamique de fermeture, on observe une dynamique d’ouverture et de banalisation des paysages dans les parcelles les mieux exposées des coteaux les moins pentus et des fonds de vallée. Les parcelles s’agrandissent par une suppression du maillage de haies et d’arbres isolés (vieux châtaigniers en particulier). Le paysage devient de moins en moins identifiable, les portions de haies restantes ne formant plus un bocage. Cette dynamique est d’autant plus sensible qu’elle s’opère autour des routes et des habitations.
LE BATI
Un développement ponctuel par étalement
La pression urbaine, principalement liée au bassin d’Autun et du Creusot, provoque une extension urbaine sous la forme d’étalement le long des axes de communication. Cette urbanisation provoque une fermeture du paysage plus ponctuelle.
Un mitage par le bâti dans les fonds de vallée
Les nouvelles implantations de lotissements ou de maisons individuelles à l’écart des villages forment une phénomène de mitage de l’espace rural. Ce mitage isole les habitants du reste du village et est grand consommateur d’espace sans logique cohérente avec le paysage qui l’accueille.
LES ROUTES ET LES CHEMINS
Le maintien des ouvertures et des espaces de respiration
La fermeture du paysage par la progression des friches ou de la forêt se fait également autour des routes d’accès au massif, rendant ainsi cet accès plus difficile (notamment l’hiver). La sensation visuelle d’enclavement et d’isolement des habitants est ainsi renforcée.
LES POINTS DE VUE
De rares ouvertures à préserver
La dynamique globale de fermeture du paysage contribue à faire disparaître les vues larges et profondes que permet ce massif élevé sur les vallées le ceinturant. Une sensation d’enfermement se dégage, et les panoramas se font plus rares. Il en est de même pour certains rochers remarquables d’Uchon, qui ne sont plus mis en valeur comme ils le méritent, réduisant la perception visuelle de près de 80% de ces sites remarquables.