UCHON ET LES ROCHERS DU CARNAVAL
Une longue histoire
Le nom d’Uchon viendrait du vieux français « Ucher » qui signifie « percher ». Ce nid d’aigle perché est aujourd’hui enfoui sous le manteau forestier, renversant ainsi la situation : la toponymie du village et sa position prouve que les villageois désiraient à l’origine bénéficier d’une vision lointaine sur le paysage environnant.
Cette commune est placée sous l’influence des pôles urbains d’attraction que sont Autun, Le Creusot et Montceau-les-Mines. Bien que ne faisant pas partie du bassin minier, le massif d’Uchon a largement été utilisé pour alimenter en bois les forges et pour fournir les piquets renforçant les galeries des mines.
Uchon son massif étaient des lieux de pèlerinage importants et très fréquentés : les pèlerins venaient prier Saint-Roch de les préserver de la peste. L’oratoire Sainte-Croix a été construit car l’église était devenue trop petite : cet oratoire accueillit jusqu’à 4000 visiteurs en 1637 lors des messes en plein air. La Chapelle de la Certenue était également un lieu de pèlerinage, où l’on célébrait le culte de l’eau.
Aujourd’hui, Uchon est perçu comme une site de détente et de loisirs, baptisé « la perle du Morvan ».
« Quand on part se promener le dimanche après-midi, on n’a pas idée de rester dans la vallée, on prend les petites routes sinueuses et on monte à Uchon, ça change. » Une autunoise.
Des chaos granitiques légendaires
Le site d’Uchon fait partie, avec Ploumana’ch en Bretagne et le Sidobre dans le Tarn, des trois plus beaux exemples de chaos granitiques en France. Ces pierres de légendes attirent des promeneurs et des amateurs de culture celte, en plus d’éminents géologues.
La formation des chaos granitiques est le fruit d’un phénomène naturel : l’érosion. En période de climat pluvieux, l’altération du granite est intense, formant ainsi des boules de granites retenues entre elles par de l’arène granitique, fruit de l’altération. Les eaux de ruissellement entraînent ensuite cette arène, provoquant l’empilement des blocs les uns sur les autres, formant des chaos en « château fort » sur les sommets et des chaos de pente dans les versants.
Le site des rochers du Carnaval est le plus connu et présente des chaos aux formes évocatrices et imaginaires comme le nez de chien, le mammouth. Mais de nombreux rochers de légendes parsèment le territoire communal, plus ou moins visibles sous le manteau forestier. La légende liée à ces rochers met souvent en jeu le diable : ainsi la griffe du diable présente un énorme rocher posé sur un autre qui serait marqué par les griffes de Satan. Le diable le transportait afin de servir de clé de voûte au pont de Pierre de Toulon-sur-Arroux. Le pacte que l'entrepreneur avait passé en échange de sa fille ne put aboutir, le fiancé de la jeune fille fit chanter le coq avant l'heure et obligea ainsi le diable à laisser tomber son roc.