Limites
Vers le nord, une transition vers la Marche boisée.
Le paysage de collines et cuvettes bocagères fait place aux ambiances fermées et intimes de la « Marche boisée ». Le relief s'accentue et se couvre de boisements peu après le début du lac de Chaumeçon.
Au nord-est: une transition vers Dun-le-Palestel.
En quittant Brassy pour Ouroux ou Dun, le paysage se ferme légèrement. Les boisements sont plus sombres et imposants et se rapprochent des fonds de vallons plats. Vers Ouroux, l’altitude augmente fortement; les sols s’appauvrissent, les granites deviennent plus résistants, mais le paysage conserve sa logique collinaire.
On n’est qu’à 400m: on a encore peu de sapins de noël; et on dispose d’un mois d'herbe en plus qu’à St Brisson. Un agriculteur.
Au sud-est: une rupture vers le Haut Morvan des Etangs.
La coupure dans le paysage résulte d’imposants dénivelés boisés au niveau du hameau de la Roche au-dessus d’Argoulais, près du col du village de Bonnin.
Vers le sud: une transition avec le Haut Morvan Boisé.
Le paysage se referme petit à petit sous les bois au fur et à mesure de la progression vers le haut de la vallée du Chalaux.
Vers l’ouest: une rupture avec la Vallée de l’Anguison.
Cette frontière naturelle est aisément perceptible: la RD17 longe la crête, et rencontre deux cols, points de croisement de routes qui basculent d’un côté ou de l’autre. Les sommets, pourtant, restent peu perceptibles, noyés dans la forêt, culminant autour de 500, 600 m. La crête qui sépare les bassins versants du Chalaux et de l’Anguison, longée par la RD 17 qui relie Lormes à Ouroux-en-Morvan, correspond à peu près à la limite communale de Brassy.
Premières impressions / portrait sensible
UN PAYSAGE BOCAGER « EN CREUX »
La forêt comme horizon moyen et lointain.
La présence de la forêt domine tous les paysages du secteur. Il est très rare que le regard puisse glisser sur une crête de prairie dénudée dans le lointain. Cette omniprésence forestière est accentuée par la présence de boisements épars qui viennent ponctuer l’entité, ne laissant ainsi que peu de dégagement visuel.
Un paysage perçu d’abord « en creux ».
L’omniprésence de la forêt fait que le paysage se lit tout d’abord « en creux », par les contrastes apportés par les ouvertures bocagères : la lumière est en bas, tout comme les routes. C’est typiquement le « Morvan des 400m » où l’agriculture prend le pas sur la forêt. La présence humaine se concentre dans les bas de pentes qui offrent une large trouée de lumière cernée de versants boisés.
Ici, les routes sont en bas. Des fois, c’est un peu oppressant.
Un bocage soulignant les formes du paysage.
Le paysage ouvert des prairies s’oppose au paysage fermé des forêts; le caractère bocager ne se remarque que dans un second temps, d’autant qu’il s’agit surtout de haies basses moutonnantes qui ne cloisonnent pas le paysage en chambres bocagères, mais se contentent de soulignner les parcelles, les chemins et les routes.
UN PAYSAGE DE COLLINES ET DE CUVETTES
Une succession de creux et de bosses avec peu de repères.
Aucune ligne de force ne s’impose dans ce paysage bosselé aux formes douces. Des cuvettes bocagères forment les premiers plans dégagés, cernées de collines plus ou moins boisées. Les routes tournent, montent, traversent des bois et il faut sans cesse revenir à la carte pour se repérer. Les étendues humides et plates qui ponctuent la progression, au fond desquelles se devinent çà et là le cours d’eau, ne donnent pas pour autant d’indication sur la direction des cours d’eau.
Le socle est fait du même granite que vers les Settons, mais il est à la fois moins rehaussé et partiellement déblayé: l’érosion n’a laissé qu’un maigre sol sur le haut des buttes, tandis que les fonds sont remplis d’arène dans laquelle l’humidité s’accumule, où le pâturage ne réussit jamais totalement à repousser les joncs.
L’ombre et la lumière.
Face à ce manque de repères géométriques, la perception se structure autour des contrastes entre les ambiances ombragées et les espaces de lumière, entre le sec et le frais, entre l’herbe lisse et régulière et la texture rugueuse des secteurs de joncs, de refus, de friche.
Il y a des vues panoramiques. Pas comme dans le centre Morvan, avec des petites clairières enfermées.
Une habitante.
L’eau omniprésente mais peu visible.
L’eau semble sourdre de partout, même si celle-ci reste tapie sous les joncs et les hautes graminées aux reflets roux. Ces “mouilles“ recouvrent une bonne part des fonds, mais ponctuent également les pentes et jusqu’aux zones de source en haut des collines arrondies. À Razou, point de confluence de plusieurs affluents du Chalaux, les prés de fonds s’étalent en une large étendue uniforme.
Au détour d’un chemin, parfois enfoui sous la végétation, le petit patrimoine lié à l’eau rappelle l’important effort de domestication de l’eau dans les siècles passés. Dans la partie la plus lisible de la vallée du Chalaux, trois moulins se succèdent sur une faible distance: Savault, Boulois, moulin de la Forge, nichés dans la végétation au fond de la vallée. De nombreuses petites retenues d’eau privées sont visibles avec leurs alentours qui restent aménagés.
UNE VALLEE DU CHALAUX PEU MARQUEE
Un relief sans hiérarchie, ni direction.
La vallée du Chalaux, qui alimente le lac de Chaumeçon, est assez peu présente dans le paysage de Brassy. Entre la cuvette de Razou et le lac, le Chalaux se faufile entre des collines boisées. Le relief reste trop mou pour évoquer une vallée, et les nombreux boisements qui viennent refermer les fonds masquent le cheminement du ruisseau. Cette configuration se retrouve pour la majorité des petits affluents du Chalaux. Elle est accentuée par le fait que s’il est aisé d’accéder aux nombreux petits étangs, il est en revanche beaucoup plus difficile de longer les cours d’eau.
Une vallée localement plus lisible vers le sud.
Au sud de la cuvette de Razou, le relief de la vallée du Chalaux s’affirme et s’amplifie de façon assez fugace sur deux kilomètres, depuis le sud de Razou jusqu’à Savault.
Même depuis le pont du Chalaux, la vallée et le cours d’eau restent peu perceptibles.
Le relief de la vallée du Chalaux s’ouvre et prend de l’ampleur aux environs de Savault.
Le relief structure le paysage: la route à mi-pente dessert le hameau de la Maison, exposé au sud-ouest; les bois occupent les sommets et les pentes les plus fortes. Quelques haies à mi-pente, parallèles aux courbes de niveaux, soulignent la direction de la vallée. En contrebas, le Chalaux serpente au milieu de prairies humides. Cette impression se retrouve aux environs de Savelot où la vallée se resserre autour d’un cours d’eau bien visible.
DE VASTES CLAIRIERES
Des clairières perchées sur des reliefs marqués.
À l’est de Brassy, la notion de cuvettes-collines disparaît au profit d’une dominante de clairières de taille moyenne, animées par un relief plus accentué. Au sud-est, Bonin, situé sur un col, marque le basculement vers la vallée de la Cure; ce village marque la ligne de partage des eaux entre le Chalaux et la Cure.
Cette ouverture offre des vues dégagées sur les lointains. La route départementale 235 à la hauteur de l’Huis Bonnardin permet de voir le château de Vermot, distant de 5 kilomètres.
Ce secteur en hauteur s’étend du Bois Jetée, bordé par la Marche Boisée au nord, jusqu’aux Bois du Pontot avec les Clairières sur le versant sud.
Des clairières isolées.
Au niveau de Savault, la vallée prend la forme de plusieurs clairières qui se succèdent, cloisonnées par leur côté de reliefs boisés entaillés en vastes arcs de cercles, au pied desquels les ruisseaux de l’Argoulais et de Vanérioux tracent de petits couloirs jusqu’au Chalaux: bois de la Tête de Dronne ou de la Porelle, bois de la Roche. Dominées par ces reliefs boisés, les clairières s’étendent en arrondi. La clairière d’Argoulais est particulièrement isolée par un rempart boisé élevé.
UN PAYSAGE HABITE
Un habitat très disséminé.
Les villages et les hameaux jalonnent cette entité. Certains sont implantés sur des hauts de versants au centre d’une clairière (Fonteny), d’autres sur de vastes versants en dessous de la Marche Boisée (l’Huis Bouché), en contact direct avec les replats humides (Razou) dans le creux d’une clairière (Argoulais) ou en situation de belvédère le long de la forêt (Roche).
Chacun d’entre eux est tourné vers un petit territoire qu’il domine légèrement, évitant ainsi les terrains humides des dépressions: une cuvette cernée de collines boisées, une clairière au milieu des bois.
Les groupes bâtis sont bien individualisés. Leur silhouette est souvent entrevue de loin, mais ils se découvrent de près, au détour d’une colline ou d’un boisement
Autour du bourg central de Brassy gravitent une multitude de hameaux d’importance variable. Certains ne comprennent qu'une ou deux fermes, d’autres ont une structure plus développée où se mêlent fermes, maisons de pierres, bâtiments d’exploitation et habitations récentes (Brizon, la Montée…).
La chapelle de Savault, isolée sur une hauteur, offre un large panorama sur la vallée du Chalaux.