Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

Le contact feuillus-résineux

Panorama

UN CONTRASTE QUI MARQUE LE PAYSAGE

Les conifères sont maintenant durablement installés dans les paysages du Morvan. Mais leur apparition est encore souvent vécue comme une intrusion peu respectueuse des paysages: Il est vrai que par leurs couleurs plus sombres, leur texture plus raide, et par la masse que représente une plantation mono spécifique, ils créent des contrastes forts dans le paysage, avec les plantations feuillues.

UNE GEOMETRIE A ADOUCIR UNE HARMONIE A TROUVER

Les formes géométriques des limites parcellaires et des lisières renforcent les contrastes de textures et de couleurs des feuillages.
Pourtant lorsque des lisières mixtes, feuillues/conifères, sont installées, la cohabitation entre les différentes essences est plus harmonieuse. Ces lisières mixtes permettent d’adoucir les formes des parcelles, de mieux relier la plantation aux feuillus qui l’environnent.
À une autre échelle, la lisière mixte permet de varier les ambiances le long des chemins ou des routes qui bordent la plantation.

LE PETIT PARCELLAIRE DE TAILLIS D’AUJOURD’HUI RESULTE SOUVENT DE L’ENFRICHEMENT DES ANCIENNES LANDES A MOUTONS

Au début du 19e siècle, la plupart des crêtes étaient nues, utilisées comme pâtures à mouton, surtout dans le sud Morvan où le flottage était moins important. L’écobuage y était pratiqué pour y cultiver sporadiquement du seigle, du blé noir, et le genêt à balai et la ronce revenait souvent. Ces terres ont été privatisées, pour la plupart courant 19e, et mises en culture. C’était la rotation.
Les premières conversions en taillis semblent remonter à 1815. Vers 1860-70, suite à l'abandon du seigle, du sarrazin (dans les hauteurs, moins gélives), l’enfrichement s’est accéléré tandis que les meilleures terres étaient conservées à l'agriculture.


J’ai trouvé trace d’un semis de glands et de pins maritimes sur les landes vers 1870. un propriétaire.

Quand le prix des céréales s’est effondré, les gens ne les ont plus entretenus, surtout dans les pentes, et ça s’est enfriché de ces mauvais taillis. Ils n’ont rien à voir avec les beaux taillis en bon sol. Ils ont une valeur pour le paysage, c’est sûr, et pour la chasse. Encore que dans ces vieux taillis, le gibier ne trouve plus ni abri ni gagnage. Le comble, c’est que l’enrésinement a fait revenir le chevreuil qui profite de la repousse les premières années du boisement.

Le propriétaire n’en tire aucun revenu. Un vieux taillis de 40 ans peut contenir 200 à 250 stères de bois à l’hectare, qu’on vend 20 à 30 F (soit 3 à 4.5 €) le stère sur pied. En l’état, la parcelle est invendable. La seule perspective, c’est le résineux. Un propriétaire.

LA FORET-CATHEDRALE RESINEUSE

La forêt résineuse, les 10 premières années c'est sûr que c’est moins beau. Après, quand elle grandit, une belle futaie résineuse, c’est vraiment beau ; je suis heureux à l'intérieur. C’est moins beau vu de loin, de l'extérieur. un forestier

LE BOIS DU PAYSAN

Les petits bois en mosaïque qui caractérisent de nombreux massifs du Morvan ont perdu une grande part de leur intérêt économique depuis que les grandes filières d’avant guerre, qui permettaient de valoriser les taillis, ont disparu. Le paysan appréciait à la fois d’avoir son propre bois et de trouver un emploi saisonnier dans les massifs des propriétaires alentour.

L’un des atouts économiques du feuillu aujourd’hui est qu’il laisse souvent une chance de récolter quelques billes de sciage utilisables pour rénover un bâtiment en bois de charpente, de menuiserie. Les plus belles billes servent encore parfois en ébénisterie pour faire un beau meuble. Encore faut-il disposer d’un moyen de sciage pour le premier débit.


« La grande mutation, c'est après guerre. Abandon du charbon, du bois d'industrie. Pertes de débouchés : tannage (écorces de chêne), charronnage, bois sous rails, fonds de wagons… Il ne restait que le débouché du cercueil ! Face à cela, le FFN a incité à enrésiner en Douglas.
Je ne crois pas au retour au bois de feu. Le déchiquetage a déjà du mal à être rentable pour les dosses et la sciure des scieries ». Un propriétaire forestier.

« Le dernier banc de sciage à Brassy a disparu vers 1990. Il y a une scierie mobile qui passe parfois ». Un éleveur.

« Le bois est gardé par le paysan retraité, pour se chauffer. Avant, chacun en avait 4-5 ha bien exploités ; on balivait quelques beaux hêtres. Les bois ont créé de l'embauche jusqu'à la guerre à peu près. Le revenu de bûcheron était important, souvent c'était le seul salaire. Plus tard il y a eu les wagons, le "tacot". On fabriquait du charbon de bois, qu'on chargeait sur les trains ».
Un éleveur.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00