DEFRICHER EN PIONNIER
La structure du paysage en hameaux, même quand elle remonte historiquement aux défrichages de la fin du moyen âge, reste un fondement de l’identité et du mode de vie du Morvan.
Ce passé de pionniers, de « pères fondateurs » a été ravivé à plusieurs reprises dans l’histoire récente. A la fin du XIXe siècle, des paysans ont de nouveau défriché leurs propres écarts et étendu leurs propriétés. Pendant la guerre de 39-45, ce paysage cellulaire a abrité des résistants.
« C’est un pays de défricheurs, de pionniers isolés à la fois culturellement mais aussi par la géographie, le climat.. Ici, le verglas isole en hiver. » Un agriculteur.
« Mon grand-père, il a défriché les « balais » (les genêts) sur la butte. Il avait un cochon, 2 ou 3 vaches à lait, et il se battait contre l’ajonc et le chiendent dans les champs de patate, de seigle. Il ne voulait plus se prendre des coups de pied au cul du châtelain et du curé. C’était un révolutionnaire ». Un agriculteur.
LE CIRCUIT INITIATIQUE
Les Morvandiaux rencontrés semblent pratiquer un circuit particulier pour faire découvrir le Morvan aux résidents occasionnels. L’association de trois lieux revient à plusieurs reprises : les Settons, le saut du Gouloux, le musée de la Résistance à St Brisson. Ces trois points d’attraction à-priori plutôt disparates semblent dessiner, donner à voir, des facettes complémentaires du Morvan mais difficilement perceptibles par ailleurs. Il faut les avoir vu pour appréhender la région. Il s’agit dans les trois cas de sites d’intérêt local, mais il est probable que leur position au cœur de la dorsale boisée en fait également un prétexte pour rendre visite à ce Morvan moins habité mais symboliquement important.
« J’emmène les gens à Montsauche, Planchez. C’est le meilleur endroit pour raconter l’histoire. Je leur montre toujours le saut du Gouloux, St Brisson, le musée de la résistance. » Un maire.
« On fait toujours ce circuit avec nos invités : St Brisson d’abord, pour voir le musée de la résistance, le parc, et les Settons. » Un résident.
UN MODE D’HABITAT PRISE
Chaque commune a connu plusieurs achats de maisons par des Européens du nord : Hollandais, mais aussi Allemands, Belges, qui prisent particulièrement les bâtisses isolées ou situées dans les petits hameaux, plus rarement de maisons de village.
La multiplication des résidences secondaires fait craindre par endroit, aux morvandiaux la multiplication des hameaux entièrement désertés l’hiver.
« Les résidences secondaires, ça tue les hameaux : elles restent fermées 11 mois par an. » Un maire