Limites
Vers le Nord: le rebord du Plateau calcaire.
Ce rebord forme une ligne de crête qui domine l’entité.
Vers l’est: une rupture boisée.
Cette barrière boisée barrant l’horizon, est longée du nord au sud par la RD 945. Elle correspond à la faille bordière du massif ancien sur sa bordure, très perceptible dans sa partie nord avec la montée de Lormes et au mont Vigne, et depuis la RD 42 en belvédère. Elle s’appuie sur une ligne de faille entre les granites du socle cristallin du Morvan et les terrains sédimentaires (lias moyen) caractérisant le Corbigeois.
Vers Vauclaix, le contact du granite n’est perceptible qu’à l’apparition de bois sur les hauteurs des collines, entre des vallons qui ont totalement effacé le talus de la faille.
Plus au sud, à l’approche de Montreuillon, la faille bordière redevient très perceptible. Elle barre l’horizon d’un cordon de collines boisées aux pentes escarpées où affleure le microgranite; toujours longée par la RD 945.
L’ensemble a longtemps tracé la limite du duché de Nevers, qui rattachait donc l’ensemble du Morvan au duché de Bourgogne.
Au sud: le basculement vers le Bazois.
Une fois franchi le bois de la Collancelle, la pente générale du territoire s’inverse vers l’est, vers la vallée du Trait qui longe une frange boisée descendant vers le sud.
Vers l’ouest: un coteau lointain
Le regard est arrêté par le coteau ouest de l’Yonne, dont les carrières sont visibles de très loin.
Premières impressions / portrait sensible
UN PAYSAGE DE PIEDMONT, QUI DESCEND VERS L’YONNE
La pente générale du territoire, dirigée vers l’Yonne, impose une direction au paysage: Adossé au Morvan boisé, le regard est attiré spontanément vers les points de vue plus larges, ouverts vers la vallée de l’Yonne.
Ce paysage de piedmont nous offre deux lectures du paysage:
- Depuis les crêtes dégagées et depuis les routes, on découvre assez nettement les limites de l’entité: la ligne boisée du Morvan qui s’étire du nord au sud; le coteau boisé de la vallée de l’Yonne, et les hauteurs cultivées du Plateau calcaire.
- Dans les vallons, les paysages orientés NE/SO, offrent des échelles de perceptions plus intimes.
L’entité repose géologiquement sur du matériau détritique, plus grossier à l’approche du massif cristallin, plus fin en allant vers l’ouest où l’on trouve les formes de plus en plus douces des marnes.
UN PAYSAGE BOCAGER, DOUCEMENT VALLONNE
Une succession de vallées parallèles.
Trois rivières descendent du Morvan: l’Yonne, l’Anguison et l’Auxois. Elles ont sculpté trois vallées principales parallèles, orientées SE-NO, entourées d’un relief doucement vallonné. Elles sortent du Morvan en franchissant des gorges boisées étroites avant de déboucher dans le paysage aux lignes douces du Corbigeois.
L’Auxois, accompagné de tout un réseau d’affluents, sculpte un relief légèrement plus accentué depuis Lormes jusqu’au bord du Plateau calcaire.
Ces vallonnements constituent un paysage lisible, régulier et confortable.
Un bocage aéré.
Au sein des vallées, de nombreuses cultures s’intercalent dans un paysage bocager de larges parcelles. Les lignes sont douces, les vallées s’élargissent; les coteaux aux pentes sont modérées ne dominent la rivière que d’une cinquantaine de mètres.
Dans ce bocage très aéré, les haies basses se raréfient au profit de clôtures barbelé.
Des crêtes dégagées.
Contrastant avec le Morvan qui le jouxte (Vallée de l’Anguison, vallée de l’Yonne, Marche boisée), les bois du Corbigeois, bien que fréquents, ne sont plus omniprésents. De nombreuses crêtes dégagées offrent de larges panoramas, contribuant à l’impression d’ouverture du paysage. Parfois ces crêtes s’élargissent ponctuellement en un plateau cultivé, annonçant la proximité du Plateau Calcaire situé plus au nord.
Sur ces hauteurs (crêtes ou hauts de versants) dominant les vallons sont installés de nombreux hameaux bien groupés, reliés par un tissu dense de routes de crêtes. Les clochers de Cervon et de Lormes jalonnent un large territoire où se sont implantés de nombreux châteaux et domaines, comme dans tous les piedmonts du Morvan.
Le rythme des arbres isolés.
Les arbres isolés donnent au Corbigeois l’aspect d’un grand « parc à l’anglaise » qui fait tout son charme. Disposés ça et là même au milieu des cultures; ils ponctuent l’immense étendue d’autant de points de repère et donnent sa profondeur au paysage.
Sous-entité paysagère: Le Haut Corbigeois
Cette sous-entité, délimitée au Nord par le Plateau Calcaire et au sud par les hauteurs du Bassin versant de l’Anguison, correspond au bassin de la rivière l’Auxois. Depuis le Bois de Mont Vignes, cette partie est fermée vers le nord, tel un cirque à moitié clos et généreusement ouvert vers le sud.
Les altitudes sont plus élevées que dans le reste de l’entité, et le relief est plus chahuté. Les affluents de l’Auxois ont creusé ici des vallons parallèles, assez étroits, encaissés d’une soixantaine de mètres. Les pentes relativement fortes sont essentiellement occupées par des prairies, parfois humides dans les fonds, tandis que des cultures couvrent les replats des sommets.
Le bourg de Lormes, avec son clocher bien visible, domine cette sous-entité. De beaux belvédères permettent d’embrasser ce secteur: depuis sur les hauteurs de Lormes (la Justice, l’église), depuis la RD42 implantée sur la crête qui délimite le Corbigeois du Piedmont nord.