Limites
Vers le nord: une transition restreinte formée par des hauts de coteaux entre les vallées de l’Yonne, de l’Anguison et du Chalaux.
Le passage aux vallées de l’Anguison et du Chalaux s’effectue par une ligne de crête aisément perceptible à partir des cols où se croisent plusieurs routes qui basculent d’un côté à l’autre. Elle correspond à la ligne de partage des eaux des différents bassins versants. Les sommets culminant autour de 500 à 600 m, restent peu perceptibles, noyés dans la forêt, tandis que les versants sont entaillés de nombreuses rivières et ruisseaux.
Vers l’est: une barrière boisée, élevée
Les versants de la vallée de l’Yonne plus densément boisée, laissent la place à des reliefs boisés plus hauts, entaillés de vallées étroites et profondes.
Chaumard en hiver, c’est moins rude que Maison comte. Là, c'est plus haut, la neige reste plus longtemps. Une double résidente de Chaumard.
Vers le sud: un net basculement vers la Plaine de Château-Chinon
La rupture s’effectue par un coteau, descendant vers la vaste étendue qui s’étale aux pieds de Château-Chinon. Elle est matérialisée par un cordon boisé, souligné par le tracé de la RD25 et par les ouvrages de la ligne de chemin de fer.
Vers l’ouest: un long boisement étiré avant un paysage calcaire
A l’ouest, la vallée est barrée autour de Montreuillon par un cordon de collines boisées aux pentes escarpées où affleure le microgranite, à travers lequel l’Yonne se faufile pour déboucher sur les vastes étendues des plateaux calcaires du Corbigeois. La hauteur de ces collines s’amenuise vers le sud en direction du Bazois.
La pente de la vallée étant faible dans cette partie basse, les collines jouent en trompe l’œil, s’annonçant comme les contreforts d’une montagne alors qu’elles forment plutôt une monumentale porte de sortie.
Cette barrière boisée correspond à la faille bordière du massif ancien sur sa bordure est. Elle a longtemps tracé la limite du duché de Nevers, qui rattachait donc l’ensemble du Morvan au duché de Bourgogne.
Premières impressions / portrait sensible
UNE ENTITE CERNEE DE RELIEFS BOISES
L’entrée dans l’entité paysagère de la vallée de l’Yonne s’effectue en traversant des boisements. Depuis les hauteurs, des crêtes boisées cernent l’entité de toute part; tandis que la vallée de l’Yonne voit son fond se refermer à chaque extrémité de l’entité à travers une vallée plus étroite et boisée.
DES PAYSAGES BIEN STRUCTURES, LISIBLES ET CONTRASTES
Le coteau nord de la Vallée de l’Yonne fédérateur.
Le relief nord de la vallée de l’Yonne structure fortement cette entité paysagère et constitue une barrière visuelle vers la vallée de l’Anguison ou du Chalaux. Les deux tiers de l’entité sont structurés par la vaste vallée de l’Yonne tour à tour, large et ouverte, ou plus resserrée.
Une orientation aisée, des repères facilement identifiables.
Il y a pratiquement toujours un élément qui guide le regard: un lac tout en longueur, un village bien visible sur un relief, des vues en belvédère, un fond de vallée plat qui bute sur un relief boisé…Cette succession de repères apporte une richesse de perception contrastée. Le paysage est lisible, organisé autour de structures paysagères (vallée , lac…) bien identifiables.
L’entité recouvre assez précisément un secteur de rhyolites (roches volcaniques acides) qui génère des sols souffrant d’une faible fertilité chimique, mais qui bénéficient d’une pluviométrie particulièrement abondante. Les vallons en V témoignent de la force des ruisseaux qui ont déblayé les reliefs, tirant parti d’un fort dénivelé.
Une présence du bâti bien visible.
Les groupes bâtis sont souvent visibles de loin en raison des reliefs en vis-à-vis ou des dégagements suffisamment amples. Il n’y a pas de type d’implantation majoritaire des hameaux ou des villages. Les situations en fond de vallée, ou sur versant se rencontrent plutôt dans la vallée de l’Yonne, tandis que les implantations en crête caractérisent les environs de Blismes.
TROIS SOUS-ENTITES PAYSAGERES BIEN DIFFERENTES
Des sous-entités homogènes d’étendues similaires.
La Vallée de l’Yonne présente trois sous-entités distinctes qui recouvrent la totalité du territoire de l’entité (la Vallée Boisée, la Vallée Ouverte, les Vallons de Blismes). Elles ne peuvent pas être regroupées avec les entités proches. Ces trois sous-entités d’ampleur comparable, s’individualisent les unes des autres par les ambiances qu’elles proposent. Mais elles restent liées par leur proximité et le contraste qu’elles produisent les unes entre elles.
Des limites et des points communs.
Il n’y a pas de réelle séparation entre la vallée ouverte et les Vallons de Blismes. Le coteau sud se prolonge par des reliefs réguliers et arrondis. Par contre la rupture est plus franche, entre le Pays de Blismes et la Vallée Boisée de l’Yonne. Elle se traduit par un net basculement vers le lac au niveau de la ligne de crête.
Il existe également une différence bien nette entre les deux parties de la vallée malgré la continuité du cours d’eau et d’une partie du relief. Le barrage et ses environs marquent le passage de l’une à l’autre. A l’ouest de celui-ci, la vallée et ses coteaux bocagers contrastent fortement avec l’est de l’ouvrage où la vallée semble avoir des coteaux très boisés et sombres.
La majeure partie de ces reliefs est organisée autour du bassin versant de l’Yonne qui donne son unité à cette entité.
Sous-entité paysagère : La vallée ouverte de l’Yonne
UNE VALLEE AMPLE ET CLAIRE : UN FOND DE VALLEE ETENDU ET PLAT
Le fond de vallée forme une grande direction assimilable à un couloir. Cette large étendue plate, agricole produit un fort contraste avec les coteaux, par endroits densément boisés, ainsi qu’avec le relief forestier (bois des Dames) qui limite l’entité, après l’aqueduc de Montreuillon.
La vallée à l’amont de Montreuillon est aux yeux de J. Beaujeu-Garnier un exemple d’érosion en « cuvette » dans du microgranite, certes moins affirmée que les cuvettes plus typiques du centre Morvan.
UNE VALLEE AUX VERSANTS DISSYMETRIQUES
Le coteau nord, de grande ampleur, est plus haut que le coteau Sud. Sa topographie est également beaucoup plus complexe. Il est entaillé de nombreux vallons secondaires qui arrivent perpendiculairement à l’Yonne.
Les routes suivent ces vallons et descendent régulièrement vers le fond de la vallée avec des vues en belvédère.
Les coteaux sont occupés par une trame régulière de bocage qui contraste fortement avec l’autre partie de la vallée de l’Yonne, plus boisée.
DEUX VOIES D’EAU PARALLELES
La faible densité de la végétation arborée favorise la visibilité du cours d’eau qui apparaît par endroits dans le fond de vallée. Plus haut, la présence de la rigole de l’Yonne, étonne et surprend car elle se joue du relief, passant tour à tour en aqueduc perpendiculairement aux vallées adjacentes du coteau nord, ou au niveau de la route. Cette maîtrise de l’hydraulique génère des ambiances attachantes marquées par le petit patrimoine hydraulique adapté à la taille de la rigole.
Sous-entité paysagère: la Vallée boisée de l’Yonne
UNE VALLEE ASSYMETRIQUE.
Le long du lac, la dissymétrie de versants observée le long de la vallée de l’Yonne perdure:
- Le coteau sud-ouest linéaire, avec une ligne de crête, empruntée par la RD944, marque très nettement le basculement du paysage soit vers le lac, soit vers les paysages plus ouverts des vallons de Blismes.
- Le coteau nord-est, plus élevé, est entaillé de vallons secondaires profonds, servant de voies d’accès vers le lac. Il offre parfois des points de vue sur le lac depuis des lieux très éloignés, situés à environ 5 Kilomètres du lac. Le village d’Ouroux constitue un point de vue en belvédère sur cette sous-entité.
Sur les deux coteaux, les boisements alternent avec des clairières ou plus ponctuellement avec quelques prairies ou cultures.
UN LAC ETIRE; UN COURS D’EAU ABSENT
L’étendue du lac est à la fois large et longue, encaissée dans un relief profond, avec des bras se prolongeant dans des vallées étroites, tels les doigts d’une main. Dans cette vallée où l’Yonne ne se voit pas, les vis-à-vis des versants restent très forts, depuis le bord de l’eau ou les flancs de coteau. Sur les berges, alternent des secteurs enrochés aux pentes raides, minérales et des hauts-fonds où la végétation semi-aquatique a pu s’installer, d’où une alternance d’ambiances entre des paysages très artificialisés et d’autres plus naturels. En queue de lac, l’impression est tout autre: ambiance de gorge, des pentes très raides boisées, apparitions de blocs rocheux.
Pannecière c’est mieux que les Settons. Il y a moins de marchands, c’est moins commercial.
Ce qui nous a séduits ici, c’est la vue sur le lac, le fort vallonnement.
C’est très différent du secteur de Moulins-Engilbert, où c'est beaucoup plus plat.
Un couple ayant une maison secondaire.
La marée saisonnière du lac révèle le passé.
À « marée basse », lorsque le lac se vide, la nature donne l’impression de reprendre un peu ses droits en recréant un espace entre l’eau et la forêt sous la forme d’une plage plate. La comparaison avec les abers bretons à marée basse vient à l’esprit. La baisse du niveau laisse réapparaître les témoins de l’occupation du sol avant l’existence du barrage (souches, haies, ponts…).
CHAUMARD : UN POINT DE MIRE.
Le village de Chaumard a un cachet particulier sur un replat en hauteur avec son église au clocher carré, visible de loin depuis les berges lac ou les hauteurs. L’avènement du lac place le village ancien en contact direct avec l’eau, ce qui est peu courant dans le Morvan, où le bâti est plutôt regroupé dans des clairières sur les versants. Quelques équipements se sont implantés près du lac, en périphérie du village, créant un premier plan autour des bâtiments plus anciens
Sous-entité paysagère: Les vallons de Blismes
Un paysage bocager ouvert et amplement vallonné.
Contrairement à la vallée de l’Yonne, aucune grande direction ne s’impose dans le paysage. C’est le point de départ de plusieurs rivières qui s’écoulent dans différents sens: vers le nord pour rejoindre l’Yonne, vers le sud pour rejoindre le Veynon ou vers l’ouest pour rejoindre le Trait. Ce rayonnement de ruisseaux donne à cette sous-entité un relief vallonné prononcé, occupé par un paysage bocager aux larges parcelles, alternant prairies et cultures, avec des bois situés sur les pentes les plus fortes et dans quelques fonds.
Les villages sont bien visibles, situés sur les crêtes dégagées. Quelques fermes isolées sont dispersées au gré des reliefs. Au centre de ce territoire, se trouve le village de Blismes implanté sur un léger col et vers lequel rayonne l’ensemble des routes
Un paysage à deux lectures.
De nombreuses routes de crêtes relient les villages sur les hauteurs. Les vues portent loin depuis les crêtes dégagées et il est même possible d’apercevoir Château-Chinon depuis certaines routes. À ces situations d’observation confortables, succèdent des ambiances plus intimes des vallons. Ceux-ci alternent des vues filantes à d’autres plus restreintes par les boisements des fonds. Les villages de Blismes, Vaumery, Montigny ont des liens visuels entre eux, par-dessus les vallons.
Vers l’ouest: la fin du Morvan.
Au fur et à mesure d’une progression vers l’ouest, l’altitude décroît et les reliefs s’estompent, donnant l’impression de quitter progressivement le Morvan. Le long boisement qui effectue la limite vers l’ouest est aussi moins marqué par le relief. La transition s’effectue plus doucement et le paysage entre Coulon et Egreuil garde quelques caractéristiques semblables à celles de l’autre côté de la langue boisée. Le calcaire fait son apparition dans les encadrements des portes et des fenêtres des constructions, confirmant ainsi l’impression de transition ressentie dans ce territoire.