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La coupe rase

Panorama

UN EVENEMENT RADICAL DANS LE PAYSAGE

La coupe rase ne peut laisser indifférent car elle modifie radicalement un paysage. Pour certains il s’agit d’un déménagement: en plus du bois, c’est tout le paysage qui part: les chemins, les coins à champignons…
Le grand impact visuel laisse craindre également des nuisances environnementales.
Une grande coupe, ça supprime les rigoles, les ruisseaux, les sources. Les sources s’assèchent alentour. un maire.
La coupe rase réveille les controverses sur les limites de parcelles.
Certains propriétaires forestiers débordent chez autrui. Ils s’agrandissent comme ça: « je t’ai coupé ta forêt, si tu veux je te la rachète » » ! une propriétaire.

DES OUVERTURES SOUDAINES SUR LE PAYSAGE

La coupe rase ouvre parfois un panorama appréciable. Dans certains secteurs du Morvan boisé, c’est même parfois la seule occasion de découvrir un large point de vue.

DES FLORAISONS SPECTACULAIRES

Dans l’été qui suit une coupe rase, le sol se couvre de floraisons spectaculaires, souvent dominées par les épis roses de la digitale ou par les grappes de l’épilobe. L’afflux de lumière au niveau du sol active la germination de nombreuses graines qui étaient en dormance dans l’ombre du sous-bois. Ces plantes de lumière vont ensuite disparaître sous les nouvelles plantations forestières.

LES COUPES CYCLIQUES DE FEUILLUS SE RAREFIENT

La coupe cyclique des feuillus a marqué les paysages morvandiaux depuis le 17è siècle: coupe de taillis pour la grande majorité, et plus rarement coupe d’arbres adultes. Elle évoque le cycle de vie et de mort des arbres, mais aussi des hommes. Pour celui qui repasse d’année en année au même endroit, la forêt bouge. Après une coupe, une futaie reprend brièvement l’aspect d’une clairière de lande, puis d’un fourré impénétrable. Quand les arbres commencent à émerger, on peut parler d’un aspect de sous bois, puis de bois jeune, pour enfin atteindre pour plusieurs décennies l’aspect d’une futaie adulte. Les taillis présentent une version raccourcie de ce cycle. Les promeneurs apprécient ces alternances de clairières et de masses vertes, tout comme la flore et la faune qui se déplacent des unes aux autres.
Ces coupes perdurent dans des forêts communales, sous forme de coupes d’affouage.
On attribue a peu près 400 stères/an dans les bois communaux. Du taillis, des houppiers à faire. La demande est stationnaire, d'environ 40 foyers intéressés x 10 à 20 stères chacun. On y rajoute le droit de couper dans des chemins ruraux obstrués par du frêne, bouleau, noisetier.

LES COUPES DE RESINEUX SE DEVELOPPENT

Les résineux ont massivement contribué à refermer le paysage depuis 1950 ; les premières coupes apparaissent, et elles devraient s’intensifier puisqu’un tiers de la forêt, constituée de résineux âgés de 30 ans aujourd’hui, devrait subir une coupe rase entre 2010 et 2030.

LA COUPE DE FEUILLUS PRECEDE SOUVENT UN ENRESINEMENT

La forêt, toute la butte derrière le château, était gérée en sylviculture Pro Sylva par un expert. Elle a été rachetée par un belge, vers 1997. Il a bouclé un cahier de recommandations. On a fait tout un battage médiatique car c’était un pays magnifique. Tout a été rasé. Avec les chemins, les vielles plesses, le plan de chasse…
On a obtenu une réunion avec le sous préfet, le directeur du CRPF, où ils nous ont lu des lignes du Plan Simple de Gestion. Il s’engageaient à ce que le propriétaire conserve en feuillus, sur 120 ha, les 40 les plus sensibles en termes paysagers. Ça n’a pas été respecté… C’est vraiment une image d’acharnement. Un membre d’association de protection de la nature.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00