Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

  • L'atlas en carte
  • L'atlas par communes

Adopter le Morvan à temps partiel

DEVENIR RESIDENT SECONDAIRE

Beaucoup de ces résidents sont des enfants de Morvandiaux, même si l’on entend beaucoup parler des maisons rachetées et réhabilitées par des « néos » originaires de Bourgogne, de Paris, ou d’Europe du nord.
La présence de ces repreneurs font remonter la valeur du patrimoine immobilier ; leur engouement irrigue l’économie patrimoniale des familles morvandelles. Quelques-uns de ces nouveaux propriétaires s’intègrent localement, soit comme résident secondaire « actif », soit, même si c’est plus rare, comme résident principal.
Ce phénomène montre à l’évidence la valeur des paysages morvandiaux aujourd’hui.
« On peut faire un petit calcul : il s’est bien vendu 10 maisons sur la commune dans les dernières années, mettons à 500 000 F. La réhabilitation de ces dix maisons a bien dû occasionner un à deux millions de francs de travaux et de dépenses courantes. C’est plutôt là qu’est le retour économique sur la vie locale, parce que les 5 millions de francs à l’achat vont généralement à des descendants de morvandiaux qui ont déjà émigré ». Un maire du centre Morvan.

De fait, pour une large population de résidents secondaires, le choix de la double résidence ou de l’habitat temporaire, le temps d’une tranche de vie, permet de tirer le meilleur parti du cadre de vie Morvandiau.
« Cette maison, elle est faite pour accueillir. J'y accueille mes petites filles de 1 an, 5 ans. On va voir les vaches.
Je me ressource quand je viens, mais je ne pourrais pas y vivre, par exemple à la retraite. Je ne résisterais pas à la solitude. Quelques jours, quelques semaines, c'est bien. Mais pas au-delà. »
Une enseignante résidente secondaire en Morvan.

CHOISIR UNE MAISON SECONDAIRE

Les résidences secondaires représentent environ la moitié du parc de maisons dans le centre du massif.
« Il y a 80 foyers, 197 habitants. 60 résidences secondaires. » Un maire.

« Au début, on voyait des gens racheter une ruine pas cher et venir pendant 15 ans pour la réhabiliter petit à petit. Aujourd’hui, même une maison à rénover coûte 400, 500 000 F. Les morvandiaux ont du mal à acheter. » Un maire.

Les témoignages des résidents secondaires insistent souvent sur la positon privilégiée du Morvan que certains connaissaient de longue date, et que beaucoup découvrent comme un « arrière pays d’étape » entre Paris et le sud de la France ou entre la Hollande et le « sud ». Pour le tourisme, le Morvan apparaît comme un arrière-pays des paysages prestigieux de bourgogne.
« On a découvert la région lors d'un rallye de la châtaigne. Ç’a été le coup de cœur lors d'un week-end chez des amis. J'avais un logement de fonction, et nous cherchions à acheter quelque part. » Une résidente secondaire.
« Nous l’avons trouvée dans le guide de petites annonces : "fermette avec vue imprenable sur le lac" ! On avait d’abord cherché vers Moulins Engilbert. On a acheté à Chaumard en 1978.C’est vrai que c’est plus vallonné ici. » Un couple de 55 ans vivant en région parisienne.

Sa position en fait un îlot de ruralité à l’écart des sentiers battus, mais qui reste accessible en moins d’une heure depuis la vallée du Rhône que traversent chaque été des millions d’européens du nord. Un atout très apprécié par nombre d’entre eux qui ont un véritable coup de cœur pour cet ilôt préservé ; chacun y va de son anecdote sur la façon dont il a découvert le Morvan.
« Quelqu'un a mis une pancarte maison à vendre, au bord du lac. Il l'a vendue tout de suite, 700 000 F. Il y même un gars qui en a acheté 3 ou 4. Dès qu'une maison est un peu isolée, ancienne, elle est vendue… » Un élu d’une commune de bord de lac.
« Les « Hollandais » eux-mêmes réalisent souvent après coup l’ampleur de ce mouvement. Ils croient tous avoir acheté en France profonde, loin de leur pays. Ils sont surpris quand le maire leur apprend qu’ils sont les dixièmes de la commune à acheter ici ! » Un maire.

PRENDRE LE TEMPS DE S’IMPREGNER AVANT D’AMENAGER

Chaque nouveau propriétaire aménage selon ses critères, ses moyens. La fréquence de passage est déterminante : il n’est pas simple de piloter des artisans lorsqu’on n’est là que quelques semaines par an. Certains Européens du nord en viennent à faire travailler des artisans de chez eux qui s’adaptent plus facilement aux contraintes de cette double résidence ; ils réalisent quelques chantiers en début d’été dans le Morvan avant de repartir eux aussi prendre leurs congés dans le sud de l’Europe.
Chacun doit également définir rapidement ses priorités de réhabilitation extérieure, intérieure, sur le végétal et les clôtures. Certaines de ces décisions auront un impact majeur sur le paysage du hameau.
« Il faudrait conseiller aux gens d’aménager d’abord l’intérieur. C’est ce qu’ils peuvent faire à leur goût sans enjeu d’intégration : leurs normes sanitaires, leur décoration.
Il faudrait qu’ils attendent pour faire l’extérieur : les huisseries, peindre leurs volets. Et bien sûr les haies, les clôtures, les plantations. Pour cela, il faut prendre le temps d’observer autour, et on peut faire de grosses erreurs. » Un Hollandais installé et travaillant en nord Morvan.
Les retraités, même quand ils viennent de régions proches, n’échappent pas à ces difficultés, ni aux choix d’aménagements anachroniques.
« Certains habitants qui s’installent sont porteurs de schémas peu adaptés au contexte local ; c’est le syndrome des nains de jardin ! » Un habitant

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00