Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

L'analyse paysagère par le croisement des regards

L’analyse paysagère par le croisement de regards

Le paysage n’est pas un lieu, mais un regard sur un lieu (Larrère).
Cet Atlas a mis en œuvre une méthode de « regards croisés » entre quatre types de regards sur un même paysage.
Tous sont légitimes, mais n’ont pas la même place dans la démarche.
Ces regards s’entrecroisent de façon plus ou moins marquée au sein d’une même personne quelle qu’elle soit, depuis l’universitaire jusqu’au résident.
Les deux premiers (regard esthétique, regard projeté) contribuent principalement à élaborer des enjeux dans une approche technique. Les deux autres sont nécessaires à la compréhension générale du paysage, au moment d’engager des actions mieux acceptées par le plus grand nombre, et de les accompagner d’actions de sensibilisation et d’animation.

Le regard esthétique
Synonyme : regard du paysagiste
Ce regard formé dépend des références culturelles. C’est lui qui justifie, par exemple, que l’on classe des sites. Nos critères de jugement des beaux paysages sont fortement influencés par toutes les représentations : peinture, cinéma, ouvrages.
Concrètement, ces regards sont construits lors des tournées de terrain des paysagistes de l’équipe, et par le recueil auprès des références bibliographiques de paysagistes.

Le regard de l’acteur local
Synonymes : regard intéressé ; regard lié au projet.
Il est élaboré par un porteur de projet forcément « intéressé », amené à prendre parti sur le devenir du territoire concerné, dont le regard s’affine et s’oriente autour du projet concerné : aménageur, forestier, élu local responsable associatif défendant un point de vue, etc.
Concrètement, ces regards sont recueillis lors des enquêtes individuelles et des ateliers transversaux, ainsi que dans les documents de référence des acteurs agricoles, forestiers, environnementaux.

Le regard de l’usager
Synonymes : regard initié (Larrère) ; regard vernaculaire
C’est le regard d’une personne qui connaît les lieux, les fréquente. Endogènes, intérieurs aux territoires, ces regards sont liés aux usages : usages exceptionnels et patrimoniaux comme la recherche d’un lieu d’habitation, d’un outil de travail (parcelles agricoles) ; usages rituels comme les grands déplacements pour entrer ou sortir du Morvan, faire découvrir la région à des proches ; usages courants de la vie de travail, la vie domestique comme les déplacements quotidiens, mensuels, et la « vue de sa fenêtre ».
Concrètement, ces regards sont recueillis par entretiens individuels, assortis d’une tournée de terrain, et par des échanges en groupe lors d’ateliers transversaux.

Le regard du scientifique
Synonymes : regard informé (Larrère) ; regard de technicien.
Il dépend d’un savoir. Il permet de repérer les signes perceptibles du socle géographique et de l’histoire locale de la mise en valeur par l’homme, de l’évolution de la nature.
Concrètement, ces regards sont élaborés par quelques entretiens avec des personnes ressource, et recueillis par recherches bibliographiques auprès d’auteurs universitaires : géographes, historiens, géologues, agronomes.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00