Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

Les évolutions perçues

Les habitants, qu’ils soient « de souche » ou pas, sont très sensibles à l’évolution démographique et au type de population qui s’installe ou qui part du « pays ». Ces préoccupations orientent le regard qu’ils portent sur leur paysage bâti, où ils décèlent de nombreux indices d’évolution.

Le bourg garde sa silhouette


Hors de quelques secteurs sensibles, essentiellement localisés sur les franges du Morvan et à proximité des lacs, le faible nombre de maisons récentes a préservé l’urbanisme du début du XXe siècle.

« A Planchez, le bourg a été tout reconstruit à neuf après 1944. Dun, Montsauche, ont été brûlés par les Allemands. Ils sont encore tristes. Le bourg de Brassy a été préservé. » Un retraité



• Les places de bourg sont rénovées
Dans le Morvan, presque chaque bourg, village ou hameau possède une petite place triangulaire, plantée ou non de quelques arbres. Le charme de ces places, consiste dans la simplicité de leur composition et de leur aménagement. Attention à ne pas négliger ces points stratégiques, parfois réaménagés en de pauvres parkings urbains.


• Les maisons se ferment
La population continue de baisser sauf dans quelques secteurs où le solde migratoire s’équilibre suite à l’installation de retraités. L'artisanat a du mal à se maintenir.

« On vient de perdre un maçon, un plombier. Il nous reste un artisan en sanitaire-plomberie, un entrepreneur en bâtiment ». Un élu du centre Morvan.

Le bâti ancien se reconvertit en résidence secondaire

• Les volets restent fermés en hiver
Dans certaines communes du centre Morvan, plus de 40% des logements sont devenus des résidences secondaires. Cette évolution est souvent dénoncée par les habitants qui craignent la multiplication des hameaux entièrement rachetés et réhabilités par des « néos ».

« Les maisons secondaires, c’est des volets fermés 11 mois sur 12 ; ça tue les hameaux. » Un maire.

Lorsque des difficultés liées à la succession bloquent la vente, le bâti peut passer par plusieurs décennies de lente dégradation avant d’être finalement reconverti ou de disparaître.

« Ce bâti dispersé a une histoire. A-t-il un avenir, et lequel ? » Un résident retraité du centre Morvan.

Les « fermettes » sont rachetées. Dès mars-avril, les premières maisons secondaires revivent : les volets se rouvrent. On recroise beaucoup de personnes âgées, des petits enfants, des jeunes retraités ; c’est la ronde des tondeuses à gazon ; les abords et les jardins sont fleuris.
De nombreuses réhabilitations sont en cours en particulier sur les franges du Morvan : près de Saulieu, vers Avallon et près des sorties de l’autoroute A6.


• Les « hollandais » achètent
La petite montagne du Morvan attire : elle est aisément accessible depuis l’Europe du nord. Des agences immobilières font la promotion des « fermettes » en montrant également le paysage qui les entoure, à l’aide de photos et parfois de cassettes vidéo de présentation. Les plus prisées sont les maisons isolées à l’écart des villages.

« Les maisons se vendent bien, souvent à des Hollandais, des Européens du nord qui recherchent le calme. » Notes de l’atelier nord Morvan, oct 2000.


• Les granges restent en attente
Les bâtiments agricoles traditionnels sont difficiles à reconvertir : les murs étaient montés sans fondation, en pierre ronde fixée avec un peu de chaux. Contrairement aux belles granges des régions voisines, ici, pas de beaux morceaux de tuf, de grès ou de schiste : il est difficile de retravailler les murs, de faire des ouvertures.
Ce bâti n’a pourtant pas d’autre choix : l’ancien bâti agricole en pierre n’est plus adapté à la mécanisation. De nombreuses granges sont donc menacées d’une lente dégradation.

« Le problème c’est que le bâti morvandiau était pauvre. Il n’y a pas de fondation ; les murs étaient montés en pierre ronde, pas avec de beaux morceaux.. » Un agriculteur.

Les constructions neuves brisent l’ordre ancien

L’usage dominant a été, tout au long du vingtième siècle, de rénover en quinze ans, été après été, une vieille maison, avec un budget limité.
Les constructions neuves se multiplient depuis les années 1990. Deux raisons sont invoquées à cela : les acquéreurs sont plus pressés qu’auparavant, et la valeur de l’ancien a connu une flambée de prix.

« On le voit depuis 1995 environ sur Brassy : avec un budget de 300 ou 400 000 F (soit 45 à 61 000 €), des gens qui ont un budget limité basculent : il vaut mieux acheter un terrain nu et faire construire. Hier encore, avec ce budget, ils auraient acheté un vieux bâtiment et ils l’auraient rénové. » Un élu.

• Les règles d’architecture disparaissent
On voit apparaître des stabulations de toutes les couleurs : bleues, vertes, rouges, jaunes.
Des résidences secondaires sont rénovées de façon anachronique. De vrais pavillons de banlieue.

• Le mitage par de nouvelles constructions banalise la clairière
L’implantation de chalets ou de pavillons en périphérie des hameaux ou des villages est surtout sensible à proximité du lac des Settons, d’une voie pénétrante, et sur les franges où le relief offre une qualité de panorama. On y relève :
- la présence de nombreux pavillons récents plus ou moins rattachés aux hameaux et villages anciens
- une forte représentation de formes d’habitat léger de loisir : cabanon, caravane, chalet, mobile home, maisonnette…

« On peut ficher en l’air un petit pays avec une seule maison Phénix. » Notes de l’atelier nord Morvan.

Quelques exemples : la frange au nord-est près de la sortie d’autoroute, (St-Germain-le-Modéon, Saint-Andeux, Rouvray…) ; les secteurs de Dun-les-Places, l’Huis Bonin, Mezauguichard, Mezocdefroy ; les environs de Saulieu ; les abords de la route nationale qui traverse la cuvette d’Arleuf et les abords de Château-Chinon.

• Le mitage par des maisons neuves banalise les abords du lac
Dans certains points ouverts, quelques maisons neuves se sont implantées dans le but de bénéficier d’une vue imprenable sur le lac. Semblant s'annexer le site, elles se voient de très loin.
Principaux secteurs concernés : la rive sud du lac des Settons, est de Pannecière, et ponctuellement autour de Chaumeçon.

• La végétation ornementale banalise l’ensemble du paysage
La végétation qui accompagne les maisons, pavillons ou les fermes restaurées, donne parfois un petit air de banlieue "exotique" : cèdre bleu, thuyas, prunus pissardii.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00