Montreal

MONTREAL : UN BOURG MEDIEVAL

Un ancien bourg féodal perché
Les récits de l’histoire indiquent que la Reine Brunehaut et son petit fils Thierry fixèrent là leur résidence, au VI° siècle. C’est en souvenir de ce séjour royal que les habitants lui donnèrent le nom de « Mont-Royal », « Mont-Regalis » ou « Mont Regius ». Ces noms évoquant une certaine noblesse, la révolution tenta de l’appeler « Mont-Serein » en 1793. Mais l’antique tradition l’emporta et le bourg se nomme aujourd’hui Montréal.

Le bourg fortifié, traversé par la voir romaine d’Avallon à Alise, se trouve sur un colline arrondie au milieu de la vaste plaine agricole. Cette situation avantageuse lui valu d’être transformé en forteresse. Les vestiges des pans de murs, les portes fortifiées, le poste du guetteur en forme d’escargot (dit « Carcasson ») témoignent de l’importance de la place forte. Montréal constituait la clef de la Bourgogne du côté de la Champagne et était considérée comme une citadelle imprenable.

Montréal fut pris par les Normands en 885, ce qui valut la destruction complète du château dont le seul vestige est l’église, ancienne chapelle du château qui fut restaurée par Viollet-le-Duc. Par la suite, Montréal devint le berceau de la puissante famille des Anséric au XI° siècle : ils reconstruisirent le château, fondèrent le prieuré St-Bernard, et entreprirent la construction de la collégiale. C’est dans ce château que fut signé le traité d’alliance entre Amédée, comte de Savoie, et Eudes IV, duc de Bourgogne.

Des vestiges bien conservés
Centre agricole jusqu’au début du siècle, Montréal reste aujourd’hui une commune touristique et de résidences secondaires soigneusement restaurées. L’ancienne ville féodale se composait de trois enceintes juxtaposées : la première, au sommet abritait le château et la collégiale, la seconde cernait l’étroit plateau formant le sommet la ville, et la troisième protégeait le village.

Malgré le passé mouvementé du village, de nombreux vestiges sont à découvrir, notamment les portes du XII° siècle : la « Porte d’en Bas » qui clôture la troisième enceinte, et la « Porte d’en Haut » qui permet l’accès à la première enceinte. La « Porte du milieu » n’existe plus, il ne subsiste que le poste de guetteur. On peut également observer de vieilles maisons avec des tourelles, ou échauguettes, du XV° et XVI° siècles.

Bien évidemment, la collégiale reste le haut lieu incontournable : construite à la fin du XI° siècle, elle présente un spécimen du roman bourguignon. Sa terrasse et le cimetière qui entoure l’église permet de circuler sur la plateforme des anciennes fortifications et de découvrir une diversité de paysages : cours tourmenté du Serein, riche plaine de l’Auxois, coteaux des premiers contreforts du Morvan.