Limites
Au nord: la forêt domaniale de Saulieu forme une transition.
La forêt domaniale vient refermer une très vaste clairière au sein de laquelle s’est implantée Saulieu. Cette barrière boisée est prolongée au nord-est par une marche boisée dominant Chazelle-en-Morvan.
À l’ouest et au sud: la vallée du Ternin.
Le plateau perché de Pierre-Ecrite assure la transition entre les marches de Saulieu et la vallée du Ternin et son réseau d’affluents.
À l’Est: une marche dominant le pays calcaire de l’Auxois des Buttes.
De La-Motte-Ternant jusqu’à Vianges, un relief presque ininterrompu forme la rupture avec l’Auxois. Cette marche, tantôt boisée parfois cultivée selon l’importance de la pente, marque la présence d’une ligne de faille entre les granites du Morvan et les terrains sédimentaires de l’Auxois.
Premières impressions / portrait sensible
UNE PORTE DU MORVAN
La cohérence de l’entité n’est pas due à une réelle unité paysagère, mais elle vient plutôt de la présence de Saulieu et du réseau de grandes routes qui y convergent. C’est une porte du Morvan.
Le développement de Saulieu est lié à cette situation de transition entre le Morvan et les plaines qui l’entourent. C’est une ville-étape sur le passage entre Avallon et Autun, appelé via Agrippa au premier siècle de notre ère, puis Grand Chemin, Voie royale, Voie impériale, et enfin Nationale 6.
UNE TRANSITION ENTRE MORVAN ET AUXOIS
Des marches successives descendant vers l’Auxois.
· Une transition altimétrique.
De Saulieu, jusqu’à la vallée du Serein, l’altitude diminue de 250 mètres par plusieurs paliers successifs, sous la forme de reliefs boisés. La présence de ces marches permet d’offrir depuis les parties hautes de beaux points de vue en situation dominante sur l’Auxois.
· Une transition géologique.
Les marches correspondent aux lignes de failles bordières existant entre les terrains cristallins du Morvan et ceux sédimentaires de l’Auxois. Elles sont perceptibles sur leur rebord, mais tout autant par leurs replats tabulaires.
Vers Alligny, c’est comme un plateau… On est à 400 à 600 m d’altitude, mais on n’a pas l’impression d’être en hauteur. La route est toute droite.
Les deux failles intérieures, que l’on perçoit comme des petites montées boisées, ont joué entre deux lèvres cristallines; Au niveau de Saulieu, l’érosion a repoussé la corniche en retrait de la ligne de faille. La faille extérieure, la plus à l’est, fait saillir le granite 60 mètres au-dessus du détritique sur la rive gauche de la vallée du Serein.
Plus au sud, le socle ancien semble comme effondré par endroits et se trouve à plus faible altitude que le sédimentaire alentour, en particulier au sud de Liernais où deux ruisseaux
redescendent vers le socle morvandiau, taillant même une vallée à travers le coteau: les rus de Vèvres et de Blanot.
Vers Saulieu, c’est plus plat. C’est déjà la transition vers la région parisienne. Une habitante du sud-est Morvan.
Trois sous-entités paysagères.
D’évidence, ce n’est pas un paysage homogène mais un secteur de transition où se retrouvent toutes les grandes structures des paysages: vallée bocagère, vallée forestière, clairières, grands massifs boisés, plateau calcaire… Dans le paysage, cela se traduit par une mosaïque assez complexe d’espaces qui se succèdent, mais qui semblent tous bien séparés les uns des autres. La forêt qui est présente dans cette entité sur les limites. Deux types d’implantations sont à distinguer: les grands massifs des replats et les boisements des versants.
Sous-entité paysagère: les Hautes Marches
Autour de Saulieu et de Pierre-Ecrite, s’étendent des paysages bocagers semi-ouverts, limités par des horizons boisés. Par comparaison aux paysages très boisés du Morvan, le paysage semble s’ouvrir, grâce à une occupation du sol plus équilibrée entre prairies et forêts.
LA CLAIRIERE DE SAULIEU
De grands massifs boisés cernent un vaste espace agricole autour de Saulieu. Toutefois, cette « clairière » n’est pas perceptible dans son ensemble car elle est animée par plusieurs événements du relief qui cloisonnent la lecture du paysage et ne clarifie pas sa lecture. Cela est dû à:
Des marches successives descendant vers l’est.
Ces marches correspondant aux lignes de failles entre le Morvan cristallin et ses marges sédimentaires, la ville de Saulieu est ainsi implantée sur une côte qui se prolonge au nord vers St Martin-de-la-Mer ; Tandis qu’une autre grande ligne de faille vient limiter cette sous-entité depuis les bois de Villargoix jusqu’à St-Martin-de-la-Mer.
Des basculements vers les nombreuses vallées.
Située en hauteur, cette grande clairière est entaillée sur ses franges par des vallons, affluents des rivières coulant en périphérie: le Ternin vers le sud, l’Argentalet au nord, la Baigne à l’est.
Au point de départ de ces vallonnements, de nombreux étangs ont été aménagés, souvent au contact avec la lisière forestière.
UNE VILLE–ETAPE AU CŒUR DE LA CLAIRIERE
Saulieu est implanté sur un rebord qui domine ce territoire, offrant ainsi de beaux panoramas vers l’est. La présence de la ville, des infrastructures routières et autoroutières entraînent un développement différencié de l’urbanisme dans cette entité et celles qui la jouxtent: les résidences secondaires, les fermes restaurées y sont nombreuses.
LE PLATEAU PERCHE DE PIERRE-ECRITE.
La RD980, qui descend plein sud depuis Saulieu, traverse un paysage de plateau ondulé, aux horizons plus lointains que dans le Morvan tout proche. Le paysage s’ouvre en une succession de vastes clairières, limitées par deux massifs forestiers, appuyés sur les reliefs de la vallée du Ternin à l’Ouest et sur la côte dominant le plateau calcaire de Liernais vers l’Est.
En venant de la vallée du Ternin, l’arrivée sur ce plateau semble marquer la fin du Morvan: les horizons boisés, toujours présents, s’éloignent; le relief s’aplanit; le paysage semble s’ouvrir autour de grandes parcelles alternant cultures et prairies et de petites plantations de conifères.
La végétation des haies reflète encore l’appartenance aux terrains acides du Morvan: prunellier, merisier, chêne, châtaignier.
Sous-entité paysagère: Le plateau calcaire de Liernais
UNE INCURSION SOUDAINE DANS UN PAYSAGE OUVERT
Un changement net.
Une fois franchie la marche boisée, séparant le plateau perché de Pierre-Ecrite du plateau calcaire de Liernais, le changement de paysage est radical. Au pied de la côte boisée, un cordon de parcelles entourées d’une trame bocagère lâche, assure la transition, avant un vaste plateau cultivé où la présence des arbres diminue rapidement. Vers l’est, une côte marque la fin du plateau et le basculement dans les paysages de l’Auxois: un large panorama s’ouvre sur le coteau de Huilly et la butte de Maupas.
Un vaste plateau à l’horizon limité par des boisements lointains.
Le paysage s’ouvre largement sur un grand plateau où les villages sont visibles de loin. À partir de Liernais, la présence de la roche calcaire devient lisible dans l’architecture et dans les murs de pierre qui bordent parfois les routes. L’horizon est animé par les légères ondulations du relief et par les ponctuations créées par quelques arbres isolés et des lambeaux de haies. Mais presque partout des bois bloquent le regard dans le lointain.
Sur ces terrains relativement plats, les parcelles s’élargissent, accueillant quelques cultures au milieu de vastes prairies. Les limites de parcelles, composées de haies basses et de clôture barbelée, laissent largement passer le regard.
Sous-entité paysagère: Le bassin de la vallée de la Baigne
DES VALLEES PROFONDES
Située en contrebas de la clairière de Saulieu, cette sous-entité paysagère est entaillée par plusieurs vallées très encaissées, creusées par des petits cours d’eau affluents du Serein: la Baigne, le ruisseau de Saulieu, le Brazon.
Ces vallées forment des sillons boisés au sein d’un plateau herbager, contribuant ainsi à en cloisonner la découverte en plusieurs replats enserrés de lisières forestières. Le plateau se perçoit donc comme une succession de grandes clairières. Le réseau routier s’est écarté de ces vallées. Il ne les emprunte que perpendiculairement, lors des traversées, offrant alors sur quelques mètres un changement d’ambiances paysagères très contrasté.
UN PAYSAGE INTIME
Au cœur de ces vallons, le paysage retrouve une échelle plus intime, qui contraste avec les larges ouvertures visuelles du plateau: les versants forestiers encadrent un fond plat dégagé; la perception du paysage se fait par séquences, au gré des sinuosités du vallon.
Villargoix et la Motte-Ternant se sont implantés de part et d’autre de la vallée, le bâti se disséminant le long des routes traversant la rivière. La vallée crée une coupure entre les deux parties des villages, et offre de nombreux points de vue sur ceux-ci.
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