Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

Le Piedmont Nord

Limites

Vers le nord, une transition vers les larges horizons de l’Avallonnais.
Le vallonnement s’estompe progressivement. Le paysage bocager cède la place à un paysage plus ouvert qui se tourne vers la grande culture. Les larges horizons ainsi offerts viennent se heurter aux grands massifs forestiers qui s’étendent au sud d’Avallon.
Le château de Marault et son église font pressentir le passage vers un substrat calcaire.

Vers l’est, une rupture vers la Terre-Plaine.
Au-delà des villages de Cussy-les-Forges, Ste-Magnance, Rouvray, St-Andreux, le bocage coupé de vallées disparaît soudainement au profit des larges étendues de la Terre-Plaine.

Au sud: la « Marche boisée » barre l’horizon.
Le piémont est adossé à un coteau boisé qui le domine d’une centaine de mètres (les crêtes culminent à 450-500 m) depuis le nord de Lormes jusqu’à Rouvray, et qui ferme l’horizon d’est en ouest. Il s’agit du rebord d’un compartiment de granite, presque entièrement boisé, qui domine la roche tendre et beaucoup plus érodée du piémont.
On est adossé au Morvan. Quand on se retourne, on est face à la barrière de forêts.
Ici, l'horizon est forestier. Voyez ces rangs de sapins en crête sur la barrière boisée.

Vers l’ouest: Une rupture franche vers les pays calcaires.
Vauban marque l’entrée subite dans un pays calcaire très ouvert, cultivé, ponctué de buttes aux sommets boisés, parfois couronnés d’une chapelle. Cette rupture est précédée d’un adoucissement du relief et par l’apparition progressive de la pierre calcaire dans l’architecture ancienne: d’abord autour des ouvertures des habitations, puis autour des ouvertures des bâtiments agricoles dans les secteurs de transition, enfin dans l’ensemble de la maçonnerie.
Les bois de Bazoches et d’Uzy forment une première barrière entre le Morvan « intérieur » et le côté du calcaire. Ils recouvrent la zone de contact entre le massif ancien et les collines de roche sédimentaire durcie, elle-même issue de l’érosion de la montagne morvandelle au Lias.
Plus au sud, le coteau se parcourt en contournant le Mont Vigne (D42, D958), et se franchit en pénétrant dans un vallon. Il témoigne de la faille bordière du massif ancien sur sa bordure, très perceptible dans la montée de Lormes et au mont Vigne.

Premières impressions / portrait sensible

UNE TRANSITION ENTRE LES RELIEFS BOISES DU MORVAN ET LES PLATEAUX DU NORD.
Un pays adossé à la Marche boisée.
Cette haute barrière nette et sombre sur l’horizon sud forme un repère visuel dans toute l’entité. Elle offre par ailleurs quelques points hauts dégagés d’où la logique de piémont est très perceptible: tout le paysage apparaît orienté entre le massif au sud et la terre plaine au nord.

Au loin, la vue porte jusqu'à un horizon lointain et plat, à 40 km, sur 180 °: on aperçoit la terre plaine avec au fond, le château d'eau d'Avallon. Les reliefs meurent ici en rejoignant le Bassin Parisien. La lumière est très importante; elle détache les plans. Notes de l’atelier nord Morvan.

Un paysage qui semble bien équilibré entre les bois et le bocage.
Les bois, très présents au contact de la Marche boisée et sur les franges de l’entité, s’estompent en direction du nord où le caractère bocager s’affirme.

UN PAYSAGE COLLINAIRE AUX RELIEFS DOUX, ENTAILLE PAR DES VALLEES PROFONDES.
Des horizons dégagés sur des crêtes bocagères.
De nombreuses crêtes dégagées offrent de larges points de vue sur le paysage; des formes douces sur lesquelles se déroulent les lignes des haies, caractéristiques d’un paysage sur gneiss. Les vallons qui l’entaillent proposent des ambiances plus intimes, cloisonnées par le maillage des haies. De cette alternance d’ambiances, naît un sentiment de confort serein.
Les formes s’adoucissent particulièrement à l’ouest du Crescent, sur la roche tendre des migmatites.

Les premiers plans sont doux. Le paysage est paisible, calme. Il "coule doucement": Les reliefs sont doux, couverts d'un manteau de prés et de bocages. Le paysage est domestiqué, entretenu. La verdure domine entre les prés et le moutonnement des feuillus; on voit peu de résineux. La ligne courbe domine; rares sont les points qui arrêtent le regard: Le bâti est harmonieux. Notes de l’atelier nord Morvan.

Le Crescent, c’est pas pareil que vers Brassy ou Montsauche. Les routes sont en hauteur, c’est magnifique. Une habitante de Lormes.


En progressant vers le nord, les routes, comme les vallons, traversent une mosaïque de roches cristallines tour à tour légèrement plus résistantes (granites du Viséen) ou plus tendres (migmatites). Les haies en taillis ont un aspect moins soigné; les pentes se renforcent ou s’évasent dans une mosaïque mal délimitée de secteurs de culture, bocage, forêts. Le massif boisé qui sépare le piémont de la terre plaine correspond au bord du massif cristallin, mais il recouvre une large langue de matériau sédimentaire: sous ces forêts, le socle tabulaire de granite plonge insensiblement sous un socle de roche sédimentaire acide.

Deux grands types de vallées.
L’ensemble est entaillé par une succession de vallées très encaissées descendant de la « Marche boisée »: la Cure et ses affluents à l’ouest; le Cousin et ses affluents à l’est. Elles se franchissent à travers des pentes couvertes de taillis: la Romanée, le Tournesac. Les gorges taillées dans le Gneiss semblent souvent avoir été coupées au couteau, selon de grands pans tabulaires qui résultent du mode d’érosion spécifique du gneiss le long des diaclases.
Les paysages de ces cours d’eau se regroupent en deux grandes familles:
- Les vallées bocagères, aux paysages ouverts (ex: le Chalaux);
- Les vallées aux fonds boisés (ex: la Cure) ou alternent un paysage bocager ouvert sur les crêtes et un paysage qui se referme au fur et à mesure de la descente vers le cours d’eau.

UN PAYSAGE HABITE, AU BOCAGE BIEN ENTRETENU.
Les haies basses laissent entrevoir les nombreux hameaux éparpillés, ce qui renforce l’impression de paysage habité. Plusieurs villages sont installés en hauteur, sur des éperons aux formes collinaires ou sur des cols dominant les vallées. Les clochers visibles de très loin, permettent de se repérer aisément, contrairement au cœur du Morvan ou les villages se découvrent au dernier moment. D’autres villages sont calés en fond de vallée au pied des boisements.

De nombreux châteaux et domaines.
Châteaux et manoirs jalonnent cette entité, comme dans la plupart des franges périphériques du Morvan. Ils sont souvent implantés dans des sites remarquables. Résidences de loisirs ou domaines agricoles mis en valeur par plusieurs fermes, ils ont contribué à façonner le paysage rural environnant. Aujourd’hui, leur présence contribue à renforcer le caractère soigné du paysage, entretenu comme un parc

Sous-entité paysagère: La vallée du Chalaux.

Une vallée rectiligne dessinée par un bocage remarquable.
Au sortir de la Marche boisée, le Chalaux se dirige plein nord au milieu d’une vallée ouverte et ample. Le paysage d’abord forestier au débouché de la Marche boisée fait progressivement la place à un paysage bocager qui semble de plus en plus soigné lorsque l’on se rapproche du Crescent: le paysage est très structuré par le réseau dense de haies basses bien taillées qui entoure un petit parcellaire en lanières parallèles aux courbes de niveaux.

Routes et hameaux en vis-à-vis.
Les villages sont clairement visibles à flanc de coteau, en général sur un même replat. Depuis chaque groupe bâti, de nombreuses vues sont offertes sur l’ensemble de la vallée du Chalaux.

Une rivière et un lac bien visibles.
La rivière et le lac du Crescent serpentent au cœur de cette vallée bocagère, soulignés d’une ripisylve.

Sous-entité paysagère: La vallée de la Cure

Une vallée sinueuse aux paysages complexes.
La vallée de la Cure, mystérieuse, contraste avec la vallée linéaire du Chalaux, toute proche. Ses brusques changements de direction empêchent de suivre la ligne de son cours d’eau. Elle apparaît tantôt comme un sillon sombre et encaissé, tantôt comme une vallée bocagère large et profonde, alimentée par de nombreux vallons secondaires. Les pentes très accentuées des coteaux offrent de nombreux belvédères d’où la lecture de la vallée reste difficile. De nombreuses routes la traversent perpendiculairement, croisant et recroisant sur plusieurs kilomètres de descente le cours d’eau vive.
La Cure serpente dans une vallée complexe à plusieurs lectures:

Vu d’en haut: une vallée large et profonde.
Depuis les sommets des coteaux, la vallée apparaît large, bocagère, ouverte, avec de nombreux hameaux installés à mi-pente ou sur la crête.
Le bocage, composé essentiellement de haies hautes accompagnées de petits bois, semble beaucoup moins soigné que dans la vallée du Chalaux.
La rivière n’est pas visible, souvent masquée par les nombreux arbres du fond de vallée.

Vu d’en bas, une vallée secrète enfouie sous les bois.
À mi-pente et dans les fonds, la rivière et sa vallée se perçoivent de façon fragmentée à cause des nombreux petits éperons boisés qui brisent la continuité.
La Cure enfouie sous son écrin forestier offre une grande proximité à l’eau, à l’atmosphère fraîche et humide. Cette voûte boisée met en valeur les ponts de pierre qui enjambent la rivière.

À partir du Crescent la vallée pénètre dans une gorge boisée.
Entre le barrage du Crescent et Pierre-Perthuis, la Cure s’encaisse dans une vallée très profonde presque entièrement boisée. Cette gorge constitue un évènement qui contraste avec le paysage environnant aux formes plus douces.
Les villages sont installés sur des crêtes dominant la vallée, ou sur des éperons au cœur d’un méandre comme Saint-André-en-Morvan ou Domecy-sur-Cure.

Liste des communes concernées :
Beauvilliers, Bussières, Chastellux-sur-Cure, Cussy-les-Forges, Domecy-sur-Cure, Empury, Lormes, Magny, Marigny-l’Eglise, Rouvray, Saint-Andeux, Saint-André-en-Morvan, Saint-Brancher, Saint-Léger-Vauban, Sainte Magnance, Germain-des-Champs, Saint-Martin-du-Puy, Quarré-les-Tombes.
Annexes
Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00