Limites
Vers le Nord, une transition avec le Haut Plateau Boisé.
La transition depuis le plateau vers la vallée correspond à la descente dans la cuvette autour du lac de Chamboux. En venant du nord, c’est une voie de pénétration dans le Morvan depuis Saulieu.
Vers l’est: une rupture formée par une ligne de crête boisée.
Les crêtes boisées dominent la vallée et ses affluents. En venant de l’Est, la vallée du Ternin forme une rupture assez nette. Après avoir traversé un plateau calcaire, puis un paysage de marche au relief assez tourmenté, la vallée offre un paysage très lisible.
Au sud: une transition vers la Plaine d’Autun.
En venant du nord cette transition débute par l’élargissement de la vallée en aval de Sommant; la vallée vient ensuite mourir dans la plaine d’Autun. Les reliefs et leurs sommets boisés s’estompent progressivement, au profit d’un paysage collinaire, animé par un maillage de haies basses, annonçant le paysage plus ouvert de la plaine d’Autun. Depuis la plaine d’Autun, le bord du massif s’impose comme une barrière montagneuse.
Vers l’ouest: une ligne de crête boisée forme une transition.
La ligne de crête boisée forme le versant ombragé de la vallée au-dessus d’Aligny-en-Morvan, Moux, Ménessaire, Sommant. Le sommet du coteau ouest permet encore d’apercevoir les territoires s’étendant vers l’est, au-delà de la forêt. Une fois cette crête passée, le paysage bascule alors vers l’intérieur du Morvan, en perdant toute vision vers « l’extérieur ».
Premières impressions / portrait sensible
LA PORTE EST DU MORVAN
Un axe à travers les couches géologiques.
Le Ternin réussit le tour de force de traverser successivement la palette des roches Morvandelles sans dénivelé majeur, se contentant de longer à son pied le talus d’érosion d’une grande faille bordière. Les affluents vigoureux de sa rive droite dévalent ce talus et continuent à le faire reculer tandis que ceux de la rive gauche le rejoignent tranquillement en serpentant entre des collines escarpées.
À l’amont d’Alligny, il taille son large vallon rectiligne dans un compartiment de granite rehaussé, serpentant dans un large fonds humide où s’est accumulé le matériau des pentes. Il se faufile ensuite entre des collines de microgranite couvertes de maigres forêts au creux desquelles s’ouvre la clairière de Moux. Il pénètre alors sur le socle rhyolitique d’où dévalent des ruisseaux qui encadrent l’éperon de Ménessaire, encastré dans le talus.
À l’aval de Chissey, la vallée s’élargit, empruntant toujours le pied de talus. À l’approche de Lucenay, elle s’ouvre sur des versants en gradins dont la roche carbonifère a échappé au métamorphisme, et où J. Beaujeu-Garnier voit des reliques témoins de vallées d’érosion de l’ancien socle tabulaire. Le Ternin bifurque ensuite brutalement sur sa droite en butant sur des collines de rhyolite, préférant serpenter dans une large trouée rejoignant la Plaine d’Autun.
UN PAYSAGE DE VALLEE BIEN LISIBLE
La vallée du Ternin laisse une forte impression en offrant un paysage très lisible et contrasté.
Une vallée aux versants boisés.
La forêt occupe tous les sommets, et s’étend jusqu’en bas des versants raides de la vallée et des vallons des affluents: elle couvre l’essentiel de ce territoire. Beaucoup de résineux viennent directement au contact des prairies dans les fonds de vallons, malgré cela, le paysage forestier n’est pas dominant grâce à la forte lisibilité de la vallée. La route reliant les villages, emprunte la vallée dans toute sa longueur, en pied de coteau, mettant ainsi en évidence le contraste entre le fond bocager et les versants boisés.
Un couloir bocager.
Le Ternin forme une vallée encaissée, rectiligne, orientée nord-sud, avec une opposition très nette entre des versants boisés aux pentes raides, et un fond plat bocager, assez large. Dans le fond de vallée, le parcellaire d’abord parallèle à la rivière, devient perpendiculaire à celle-ci dès que l’élargissement le permet. Un réseau de haies basses, ponctuées de beaux arbres isolés, souligne le parcellaire et donne un aspect soigné au paysage.
Des versants dissymétriques.
L’occupation du sol diffère d’un versant à l’autre: la forêt recouvre entièrement le versant plus élevé, exposé à l’Est, tandis que celui exposé à l’ouest voit les prairies remonter sur le pied du coteau. C’est sur ce dernier également que se sont implantés la plupart des bourgs et des hameaux, reliés par la RD 980.
Des bourgs aux abords dégagés.
Les bourgs sont majoritairement implantés dans les secteurs d’élargissement de la vallée. Aligny-en-Morvan, Chissey-en-Morvan et Lucenay-l’Evêque se situent à des confluences avec des vallées secondaires. La vallée devient alors moins perceptible au profit de la perception d’un « cirque ». La périphérie des groupes bâtis devient donc très visible avec un fort impact visuel.
Une fin de vallée peu lisible.
Au sud de Lucenay-l’Evêque, la route forme une grande ligne droite, se dirige vers Reclesne et Autun. Le fait de quitter la vallée n’est presque pas perceptible. La route impose sa lecture aux dépens de la topographie. Car la vallée du Ternin effectue un tournant à angle droit, masqué par quelques haies. Elle se caractérise alors par une vallée large et bien lisible, au fond ouvert occupé par des prairies, cerné par des coteaux boisés assez raides.
Au-delà de Sommant, le relief de la vallée s’estompe, les coteaux perdent leur crête forestière. Le paysage s’adoucit progressivement jusqu’à l’entrée dans la plaine d’Autun.
Sous-entité paysagère: l’amont, de Chamboux à Palaizot
Un paysage qui se découvre par séquences.
Bien que rectiligne, la vallée n’est pas perceptible globalement d’un seul regard. Les élargissements et rétrécissements de la vallée, au gré du relief et des avancées forestières vers le fond, génèrent une alternance d’ouvertures et de fermetures. La vallée du Ternin se perçoit comme une succession de séquences visuelles.
La cuvette de Chamboux.
Depuis Saulieu, le basculement dans la vallée du Ternin débute par la descente vers le lac de Chamboux, cerné de collines boisées aux formes douces. Le relief n’impose pas un sens de lecture au paysage, donnant l’impression d’être dans une cuvette aux sommets boisés plutôt que dans une vallée. Des perceptions attrayantes du lac s’offrent depuis les routes le traversant ainsi que depuis les collines bocagères qui le bordent à l’est.
La haute vallée du Ternin: entre Frétigny et Alligny.
À partir du hameau de Frétigny, le basculement dans la vallée est net: L’importance des coteaux boisés, bien écartés, rend visible la direction de la vallée. Par contre, la complexité de l’occupation du sol du fond de vallée, la forte présence arborée et les vallonnements des pieds de coteaux, atténuent la lisibilité de la vallée en brouillant la perception de son paysage. Le fond de vallée se caractérise par un morcellement de prairies humides cernées de haies hautes et basses, de friches et de petits-bois.
Autour d’Alligny en Morvan.
La vallée est là plus large, mais le bourg se situe à une confluence avec de petits vallons secondaires qui produit une impression de petit cirque, au paysage ample et au fond ouvert.
La vallée secrète: entre Alligny et Goix.
À partir d’Alligny-en-Morvan, la route principale quitte le fond de vallée pour relier Moux-en-Morvan. La vallée du Ternin est alors étroite, très encaissée, entièrement boisée sur ses versants très raides, avec un fond bocager assez étroit, dominé par la RD 20.
Sous-entité paysagère: Les vallons de Ménessaire
Un paysage organisé par les directions parallèles des vallons.
Autour de Ménessaire, Chaumien, Guise, se trouve tout un secteur entrecoupé de vallons parallèles, boisés, très profonds qui alimentent le Ternin.
L’organisation du paysage est complètement inversée par rapport à la vallée du Ternin: les villages et les hameaux sont situés en crête, sur des replats, entourés de prairies et de cultures. Ils dominent ainsi des vallons entièrement boisés.
Des crêtes belvédères.
Chaque crête offre de superbes points de vue sur ses voisines. Ce qui permet ainsi observer l’implantation remarquable de Ménessaire, dont la silhouette s’allonge sur la crête, bordée par les jardins.
C’est un territoire qui est orienté vers l’Est: depuis les sommets, les terrains cultivés situés à l’Est de la vallée du Ternin sont visibles et donnent l’impression de regarder « au-delà du Morvan ».
Sous-entité paysagère: Les Affluents de l’Est
Deux affluents du Ternin viennent rejoindre sa vallée depuis l’Est:
- la vallée de la Plaine qui rejoint le Ternin à Chissey-en-Morvan.
- la vallée du ruisseau de Visigneux dont la confluence est à Lucenay-l’Evêque.
La confluence de ces deux rivières sert de cadre à l’implantation des bourgs principaux de la vallée du Ternin. Au sein de ces deux vallées, l’organisation du paysage rappelle celle de la vallée du Ternin (vallée couloir) mais à une échelle plus restreinte.
Entre ces deux vallées apparaît un paysage majoritairement boisé où les quelques crêtes bocagères entourent les hameaux et le village de Savigny.
LA VALLEE DE LA PLAINE
La vallée de la Plaine, présente un profil comparable à la vallée du Ternin, en plus étroit: c’est un fin couloir de prairies qui s’étire entre des versants boisés, aux pentes raides. La route l’empreinte jusqu’au bout, reliant les trois hameaux qui y sont implantés en fond de vallée.
À deux reprises, la vallée voit le cordon de prairies du fond coupé par des friches qui cloisonnent le paysage: l’étroitesse du fond de vallée le rend en effet très sensible à ce type d’évolution.
LA VALLEE DU « RUISSEAU DE VISIGNEUX »
Vers l’amont, c’est une vallée au profil en « V » très encaissée, qui évoque un paysage montagnard; puis au fur et à mesure de sa descente, le ruisseau retrouve une vallée à fond plat, de plus en plus large. L’échelle de la vallée donne depuis le fond un paysage intime dans la partie amont.
Consulter les unités paysagères à différentes échelles 
