Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

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Le Haut Morvan des Etangs

Limites

Vers le nord : une rupture avec la Marche Boisée.
Les hauts sommets s’imposent au regard et forment une barrière sombre. Les fonds humides ou les clairières laissent la place à des boisements denses sur les reliefs.

Vers le nord-est : une rupture avec le Haut Plateau Boisé.
Le versant nord-est de la vallée de la Cure forme une barrière boisée. Il faut monter un fort dénivelé après avoir franchi le sillon de la vallée de la Cure, pour aller à Saint-Brisson.

Vers le sud-est : une rupture avec la vallée du Ternin. La ligne de crête boisée limitant le bassin versant du Ternin forme une séparation nette entre un paysage complexe et celui bien lisible d’une vallée.

Vers le sud : une transition avec le Haut Morvan Boisé.
Le paysage se referme sous les boisements au fur et à mesure de la progression vers le haut de la vallée du Chalaux, où l’échelle de perception se resserre. Les clairières se raréfient entre des croupes boisées qui plafonnent à 650-750m. Ces croupes sont très érodées, et leur roche acide les voue à une forêt souvent maigre et semi déserte aujourd’hui.

Vers le nord-ouest : une transition avec les Collines de Brassy.

En quittant Montsauche pour Brassy, le paysage s’ouvre graduellement. Les croupes austères et très boisées de microgranite passent à l’arrière-plan, refermant l’horizon autour des collines bocagères sur granite plus lumineuses de Brassy.
A Brassy on n’est qu’à 400m; on a encore peu de sapins de noël. Un agriculteur

Vers le sud-ouest : une rupture vers la vallée du Chalaux et ses affluents.

La coupure est formée par d’imposants reliefs boisés dominant les hameaux d’Argoulais et de Bonin.

Premières impressions / portrait sensible

UN PAYSAGE SANS POINT DE REPERE FORT
C’est un territoire où il est facile de se perdre car le relief, bien que marqué, ne nous offre pas de points forts, de grandes directions sur lesquelles se repérer. Les quelques grandes ouvertures présentes (fonds humides) ne suffisent pas pour permettre une orientation aisée.
Il n’y a pas non plus, comme sur les franges du Morvan, de point de vue sur les paysages limitrophes, sur « l’extérieur » (piedmonts, vallées…) Les horizons proches, et même plus lointains, sont boisés.

Un paysage cloisonné
Le paysage change imperceptiblement, se recompose souvent à partir de petites « chambres » parfois humides, entrecoupées de petits boisements qui compartimentent le paysage. De nombreux lieux se ressemblent sans jamais être identiques. Puis soudain à l’occasion d’un fond plat et humide tout est remis en cause, le regard file au loin bousculant l’échelle des perceptions.

Des groupes bâtis très localisés
La vie se concentre à la périphérie des « cuvettes à fond plat », vers 550 – 600 m d’altitude.
Globalement l’impression d’un paysage peu habité persiste. Hormis aux abords du lac des Settons, les constructions sont peu visibles. Les villages plus importants sont en général situés à proximité des rivières, en situation plus ou moins haute sur un coteau.

UNE SUCCESSION DE GRANDES CUVETTES CEINTUREES DE BOISEMENTS
Dans l’ensemble, ce paysage peut se décrire comme une succession de cuvettes de grandes dimensions (variant entre 2 et 4 kilomètres de longueur), avec des fonds occupés par des prairies humides entrecoupées de friches, d’étangs, de petits bois, de cours d’eau…

Les versants sont pour l’essentiel recouverts de boisements, souvent des résineux, qui viennent au contact des fonds plats. Les hauteurs sont quasiment toutes boisées, à l’exception de quelques cols.
Ce paysage est donc à la fois:
. contrasté par ces confrontations de reliefs boisés entourées de fond plat,
. moins lisible en raison de la végétation des fonds qui rejoint celles des coteaux

Une eau très présente mais visible que localement.
Le relief ondulé est particulièrement propice à des retenues d’eau, des plus petites aux plus grandes comme le lac des Settons. A l’époque du flottage, toutes lâchaient leurs vannes le jour du « grand flot » de mars qui poussait les bûches vers Paris.
Les nombreux fonds humides et la présence de nombreux petits étangs rend la présence de l’eau indiscutable. Celle-ci constitue une des richesses de cette entité par les paysages qu’elle génère. Par contre il reste bien difficile de comprendre l’organisation de son parcours.

DES VALLEES PEU LISIBLES
Au sein de ce paysage complexe, il arrive qu’une vallée bien marquée semble organiser le paysage, mais cette perception est fugace (sur moins de 2 kilomètres) car la lecture du paysage est toujours perturbée par divers évènements; route qui bifurque, traversée de bois, fond de vallée qui se referme sous la friche, vallée qui change de direction…
Le substrat est un bloc rehaussé de granite du Viséen, un granodiorite sombre à micas noirs. Moyennement altérable, il se désagrège en grandes collines rondes couvertes d’une arène épaisse et plutôt fertile que l’érosion a ici peu déblayée. Jacqueline Beaujeu-Garnier a appelé ce territoire - avec un point de vue purement géologique - le « Morvan pourri »: les reliefs sont mous, les sols épais, favorables à la forêt.

Au sud d’une grande diagonale de Château-Chinon à Saulieu, c’est montagneux, et les terrains sont meilleurs. Un technicien de l’aménagement.

La Cure : une vallée mystérieuse.
Le belvédère du Rocher de la Pérouse permet d’observer la Cure qui émerge de la Marche boisée: la rivière reste invisible, enfouie sous les arbres, au creux d’une vallée profonde. Vu d’en haut, il est difficile de savoir ou va réellement la Cure, car il y a une bifurcation entre deux vallées forestières d’ampleur similaire.

Plus au sud, à l’ouest de la Forêt Domaniale de Breuil-Chenue, la sensation d’isolement et de fermeture perdure, donnée par des versants très densément plantés de résineux sombres et par la faible accessibilité du secteur.
La Cure n’est visible que de près, depuis la route qui la longe, au pied du rocher de la Pérouse, ou entre Dun-les-Places et Saint-Brisson (RD6). Son coteau ouest forme une limite nette et sombre.

Ailleurs, la vallée de la Cure n’a pas de direction établie clairement, elle bifurque fréquemment à angle de droit. Le réseau hydraulique, peu hiérarchisé et chevelu de ce secteur, amoindrit la lisibilité du paysage. Des coteaux enrésinés contrastent avec des replats où poussent les saules.

Sous-entité paysagère : le Lac des Settons

UN LAC REPLIE SUR LUI-MEME
Un lac invisible de loin
En comparaison avec les autres lacs du Morvan, celui des Settons est perché, au sein de reliefs mous et boisés, ce qui laisse peu de points de vue lointains ou en surplomb. Il reste peu perceptible depuis les voies de circulations qui s’en approchent. Seule une voie secondaire, au nord du lac sur une crête après Champ Gazon, offre de larges vues très localisées sur l’étendue argentée du lac.
Il faut emprunter la route longeant le lac pour apercevoir l’eau. Souvent, il est nécessaire de venir sur la berge même pour voir l’étendue du lac. Un cordon boisé entoure également la majeure partie du lac, participant à son isolement face au paysage environnant.

On sort d’une randonnée en pleine forêt, et on tombe sur une pièce d’eau immense. Ce lac, c’est vraiment une halte incontournable dans la traversée de cette région assez sauvage. Une randonneuse équestre

Une vallée peu lisible.
La Cure qui est à l’origine du lac ne constitue pas, à cet endroit, une vallée au relief marqué qui oriente la perception. D’autres cours d’eau, de même importance, ponctués de fonds plats et de boisements, se déversent dans le lac au sein de ce bassin versant. Cela ne participe pas à la présence de repères effectifs aux environs du lac. Seul le barrage permet aux visiteurs de se situer. Mais même depuis ce point, les vues sur la vallée de la Cure sont occultées par une végétation arborée dense.

Un lac anthropisé
Les approches du lac se font par un réseau routier récemment aménagé, favorisant un déplacement rapide. L’automobiliste est obligé de faire des choix d’orientation, sans souvent en comprendre l’implication par rapport à sa situation dans le paysage. Le tour de lac en rive droite ou en rive gauche ? A proximité du lac ou plus éloigné ? Le lac offre pourtant de nombreux accès ayant une proximité importante de l’eau pour les visiteurs.

Les abords du lac sont fortement colonisés par des habitations, des hôtels et des aménagements de loisirs (base nautique). Un tour de lac complet est possible à pied. L’effectuer permet de se rendre compte de la disparité de ces nombreuses implantations qui se juxtaposent sans unité, ni liens, et sont souvent situées en contact direct avec la berge. Le lac semble parfois déconnecté du Morvan ou n’en restitue pas l’image.

Liste des communes concernées :
Alligny-en-Morvan, Brassy, Dun-les-Places, Gien-sur-Cure, Gouloux, Moux-en-Morvan, Planchez.
Annexes
Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00