Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

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Le Haut Morvan Boisé

Limites

Vers le Nord : une transition vers les espaces plus ouverts.
D’Ouroux à Anost, une série de croupes boisées plafonnant à 650-750m s’estompe progressivement vers le nord. Les clairières deviennent progressivement plus nombreuses jusqu’aux massifs boisés dominant les cours amont de la Cure et du Chalaux.

Vers l’est : une rupture vers les Vallons du Chaloire.
Le relief bascule brusquement vers les grandes vallées du rebord Est du Morvan: le Ternin, le Chaloire et ses affluents et la partie ouverte de la vallée de la Canche.

Au sud : une transition vers les paysages du Beuvray. Le paysage s’entrouvre petit à petit autour de vallons bocagers, au nord de Saint-Prix assurant ainsi une transition vers les lignes de crête forestières des vallées de l’Argentolle et du Méchet. Le Mont Preneley marque une rupture forte vers la vallée de la Dragne.

Vers l’ouest: une transition vers la vallée de l’Yonne et une rupture vers le Bazois.
Le coteau qui délimite l’entité à l’ouest semble bien être le témoin de la grande faille bordière qui aurait reculé de 5 à 10 km sous l’effet de l’érosion. Ce faisant, elle s’est partiellement déstructurée en un fouillis de collines, cuvettes perchées, en particulier au nord de Château-Chinon où il forme la ligne de crête boisée qui domine la vallée de l’Yonne au-dessus de Corancy, Chaumard.
Plus au sud, la rupture vers le Bazois est plus nette, très perceptible depuis le belvédère de Château-Chinon qui domine la plaine bordière.

Premières impressions / Portrait sensible

LES SOMMETS INVISIBLES DU MORVAN
Avec des altitudes comprises entre 650 et 900 mètres, les sommets du Morvan culminent ici, au Haut-Folin à 901 mètres. Ces hauteurs sont constituées de croupes massives dont les sommets quasi-tabulaires sont peu identifiables. Le manteau forestier qui recouvre presque uniformément toute cette entité paysagère, ne permet pas de reconnaître les sommets, ni même de les apercevoir de loin. Si l’altitude est bien perceptible par la pente et les écarts de températures, les sommets quant à eux, restent invisibles.
Le substrat est le bloc cristallin le plus rehaussé du massif Morvandiau. Plus qu’ailleurs, les aléas de l’érosion semblent plus déterminants sur les paysages que la nature du substrat où se côtoient de nombreuses roches. Cette érosion est très faible dans les secteurs de croupes boisées, et reste modérée dans les cuvettes.

Le Haut Folin? C’est un bon site de ballade, mais il n’y a rien à voir. C’est reculé, désert. Au Beuvray, par contre il y a un vrai panorama, une superbe hêtraie.

DE GRANDES VALLEES FORESTIERES
Plusieurs vallées viennent découper ces hauts massifs forestiers. Mis à part une partie de la vallée de l’Yonne et le vallon du ruisseau du Chaz qui coule au pied d’Arleuf, toutes ces vallées sont caractérisées par des versants à fortes pentes tombant sur des rivières encaissées, dans un paysage entièrement forestier.
La haute vallée de la Canche, est longée par la route qui domine la rivière. Le fond de vallée présente encore quelques ouvertures très étroites qui semblent se refermer progressivement. Après le lac de barrage, la rivière creuse une gorge très encaissée, entièrement forestière avant de déboucher dans l’entité voisine.

UN PAYSAGE FORESTIER SANS GRANDS REPERES
Malgré des altitudes élevées, il n’y a que très peu de vues panoramiques permettant de se situer. Les sommets du Morvan sont arrondis, boisés et ne récompensent pas le visiteur par de larges belvédères. Les points de vue se retrouvent sur les franges de cette entité et ne concernent pour l’essentiel que des vues sur les autres entités paysagères. Par contre dans les vallées forestières, il est possible de se repérer grâce au relief souvent très marqué, mais il reste toujours rare de pouvoir bénéficier de vues lointaines.

UN MORVAN SECRET, CACHE, PEU ACCESSIBLE
Un paysage intime.
C’est une entité presque exclusivement forestière où la plupart des perceptions sont des vues proches: sous-bois, lisières le long des chemins et des routes. La découverte de ce paysage se fait par des couloirs forestiers autour des routes et des chemins. Les moindres ouvertures (clairières) offrent une respiration et permettent de se repérer.

Un relief boisé difficile à franchir.
Ce relief forestier crée une rupture dans le paysage du Morvan. Les routes ne le traversent que difficilement, et il est finalement plus aisé de le contourner. Mais cette barrière est également climatique: les flancs ouest subissent une influence océanique marquée par des pluies plus abondantes tandis que les hauteurs ont un climat sub-montagnard.

UN TERRITOIRE PEU HABITE
Des villages et des hameaux isolés.
Dans cet univers sylvestre, l’habitat se fait rare. Il se concentre essentiellement sur des franges des massifs, le long de la haute vallée de l’Yonne et dans la cuvette d’Arleuf, tandis que les croupes de roche volcanique acide du Haut-Folin constituent de longue date un désert humain. Les routes sont moins nombreuses. Les traversées forestières longues de plusieurs kilomètres renforcent une sensation d’isolement, d’un espace secret, refermé sur lui-même. Solitude, brouillards, froid évoquent un territoire du bout du monde.

Au-delà de Glux, il n’y a plus de prés. La végétation a trois semaines de retard; il n’y a plus de genêts. C’est beau, mais il y a peu de vie économique.

Une forte émigration .
Ce Morvan des villages-clairières intimistes a perdu les deux tiers de sa population entre 1870 et 1960, sans compter les nombreux travailleurs temporaires qui venaient en renfort aux grandes heures du flottage. Ces populations de paysans-bûcherons ont bâti un univers social, largement décrit par Marcel Vigreux, celui du « haut », qui tranche avec le « bas », celui des pays de châteaux alentour. Chaque hameau avait son auberge dont les murs résonnent encore des âpres discussions et des grandes luttes sociales au milieu du XIXe siècle. L’esprit de résistance y a sans doute puisé des racines au cours de la seconde guerre mondiale puisque plusieurs maquis ont trouvé soutien dans ce secteur. Les bourgs continuent de le payer cher: Montsauche, Ouroux ont perdu une bonne part de leur cachet depuis qu’ils ont été rasés pendant la guerre.

Sous-entité: Entre Arleuf et les Settons

UNE SUCCESSION DE VALLEES PARALLELES
Des vallées boisées marquées.
L’ensemble du relief de cette sous-entité est adossé à une marche élevée (altitude: entre 700 et 750m) qui forme la limite avec les Vallons du Chaloire.
Cette sous-entité est traversée transversalement (N-O, S-E) par de profonds vallons parallèles, enserrés dans les bois, avec parfois de nombreux massifs de conifères. Les routes et chemins qui permettent de la traverser empruntent soit ces vallons encaissés, soit la crête entre deux vallons.
La forêt forme le seul horizon le long de ces cheminements.

Des clairières agricoles habitées.
Au nord de l’entité, la dorsale nord-sud du Morvan est interrompue par une veine de granite que l’érosion a sans doute abaissée, dans laquelle sont implantées un chapelet de clairières à 500m d’altitude reliées par de longues traversées forestières qui donnent l’impression qu’elles sont coupées du monde.

L’habitat est implanté soit sur des hauteurs exposées au sud (Planchez, la Gutteleau, les Brenets, les Brenots, Fretoy), soit dans des fonds de vallées(Lavault de Fretoy, Vouchot). Situé sur l’ancien chemin gaulois reliant le mont Beuvray à Saulieu, Planchez est l’un des villages les plus élevés du Morvan central.

Sous-entité: la Cuvette d’Arleuf

UN INTERMEDE BOCAGER AU SEIN DU HAUT MORVAN BOISE
Une ouverture en contraste face aux boisements.
Cette cuvette est fortement identifiée car elle est visible depuis plusieurs points hauts : la RD 978, le belvédère de Château-Chinon, mais aussi parce que elle apporte un contraste fort avec les paysages forestiers environnants. Elle offre un modèle d’érosion en « cuvette » aux yeux de J Beaujeu-Garnier. Elle est creusé dans la rhyolite (roche volcanique acide) sur ses versants sud, tandis que ses versants nord montrent une mosaïque de schistes, granodiorites, issus de la cuisson métamorphique très partielle d’un matériau initial calcaire. Ces roches sont très altérables, et génèrent de bons sols sur un versant bien exposé que les Romains, déjà, avaient su mettre à profit. Les schistes ont été utilisés localement en toiture.

Un paysage ouvert bien lisible.
C’est un paysage aisé à lire car l’ouverture du paysage bocager est ample, encadrée par des versants boisés, élevés, constituant l’horizon. Vers l’Est la limite correspond à peu près au col (vers les Pasquelins) par lequel passe la ligne de partage des eaux entre les bassins versants de la Seine et de la Loire. La vallée de l’Yonne est peu lisible dans le paysage, car le fond de vallée est cloisonné par de petits bois(vers Pont-Charreau).

La forte présence du bâti disséminé.
Arleuf est en fait construit sur une crête, séparant les bassins versants de deux petits ruisseaux affluents de l’Yonne. Depuis Arleuf, Château-Chinon dont la silhouette aisément reconnaissable se découpe sur le ciel, reste bien visible. La petite route entre Arleuf et Château-Chinon, relie de nombreux hameaux et pavillons installés sur le versant sud de la cuvette.

Sous-entité : la Haute Vallée de l’Yonne

Une vallée marquée où l’Yonne est peu visible.
Cette sous-entité occupe la frange Ouest du massif du Haut-Folin, depuis la source de l’Yonne jusqu’à Pont Charreau. L’Yonne y creuse une vallée profonde aux versants très lisibles, malgré l’omniprésence de la forêt. En fond de vallée, la rivière disparaît le plus souvent sous les bois, les quelques cordons de prés existant sont peu visibles et ont une existence qui semble précaire.

En aval de Pont Charreau, la vallée de l’Yonne devient moins forestière, mais elle perd en lisibilité: la confluence de plusieurs petits ruisseaux brouille la lecture des coteaux qui encadraient l’Yonne jusqu’alors.
La route (RD300, puis RD197) emprunte l’axe de la vallée sur toute sa longueur, reliant des hameaux isolés autour desquels se maintient une clairière dégagée: Lamberts, les Carnes, le Chatelet. C’est un paysage clos sur lui-même, où les ouvertures semblent fragiles.

Liste des communes concernées :
Anost, Arleuf, Château-Chinon, Château-Chinon-Campagne, Corancy, Fâchin, Glux-en-Glenne, Lavault-de-Frétoy, Planchez, Roussillon-en-Morvan, Saint-Léger-de-Fougeret, Saint-Prix.
Annexes
Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00