Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

Les bordures du massif

Les bordures du massif

Les contours du massif sont marqués des MARCHES, de BARRIERES BOISEES et des SILLONS BOISES.
A la périphérie orientale du massif, des entités organisées autour D’ESPACES OUVERTS annoncent les paysages moins chahutés de « l’autre Bourgogne », jalonnés à l’approche de l’Auxois de BUTTES REPERES.
Selon la direction d’où l’on vient le caractère Morvandiau peut s’imposer d’un coup. Le plus souvent, il se renforce progressivement de kilomètre en kilomètre car le bord du massif est peu perceptible.

UNE SEQUENCE DE PAYSAGES ATYPIQUE ENTRE LE MASSIF ET SES FRANGES
L’ histoire géologique explique une séquence de paysages propres aux piémonts de vieux socle granitique (se reporter au chapitre « les origines de la vrai-fausse montagne morvandelle »):
Les reliefs sont plus escarpés en périphérie qu’au centre du massif.
Dans le centre du massif, le relief est très estompé et difficile à percevoir sous la forêt qui le recouvre .
l’axe des vallons est peu perceptible .
le moindre obstacle occasionne un méandre, un contournement, et souvent une « mouille », même en haut de pente.
La bordure du massif est marquée en pointillé par une barrière de collines boisées.
Le centre du massif comporte une mosaïque très imbriquée de sols tour à tour mouilleux et sains.
les secteurs dans lesquels le « bon » domine sur le « mauvais » - selon la part de sols agricoles corrects- sont pour bonne part responsables du tracé complexe des clairières noyées dans la forêt.

LES LIMITES FRANCHES EN BORD DU MASSIF
Les limites franches sont souvent faites d’une barrière boisée, parfois renforcée d’un relief que l’on franchit en y montant (marche, coteau) ou en longeant un vallon qui se faufile entre des collines escarpées.
Depuis l’ensemble des plaines de l’ouest et du nord, le Morvan forme une ligne basse et sombre qui se contente de souligner l’horizon, sauf en quelques secteurs où elle se soulève en une barre de collines plus escarpées. Elle a longtemps tracé la limite du duché de Nevers, qui rattachait donc l’ensemble du Morvan au duché de Bourgogne.
De nombreux points de vue permettent d’appréhender non pas à proprement parler le bord du massif granitique mais le premier talus boisé situé à plusieurs kilomètres à l’intérieur.
Géologiquement, ces barrières boisées correspondent presque systématiquement à des zones de granite peu altérable. Sur les tronçons orientés nord-sud qui encadrent le Morvan de part et d’autre, elles accompagnent une faille bordière du massif. Leur roche à dominante de microgranite ou de rhyolite est peu altérable. Cela explique que ces collines escarpées aient résisté à l’érosion et que leurs sols acides et maigres les aient orientées vers la forêt plutôt que vers la culture.

A ces limites boisées du Morvan répondent les barres des coteaux calcaire et les lignes tendues des plaines périphériques.

· Le coteau dominant la plaine d’Autun et le val d’Arroux
Depuis la plaine d’Autun et le val d’Arroux, le coteau bordier du massif trace sa ligne boisée au-dessus d’un piémont d’où dévalent de nombreux ruisseaux. C’est le seul endroit d’où le bord du massif s’impose comme une montagne.
Les reliefs et leurs sommets boisés s’estompent progressivement, au profit d’un paysage collinaire, animé par un maillage de haies basses, annonçant le paysage plus ouvert des plaines d’Autun, du val d’Arroux, et plus au sud des Collines de Luzy .

· La barrière boisée des bois de Bazoches et d’Uzy
Une limite apparaît clairement : la ligne de crête qui relie les bois de Mont-Vigne ( au sud), de Bazoches, prolongée par les bois d’Usy sur la rive nord de la Cure.
Elle forme une première porte du Morvan recouvrant la zone de contact entre le massif ancien et les collines de roche sédimentaire durcie, elle-même issue de l’érosion de la montagne morvandelle au Lias. De part et d’autre de ces bois, le contraste est total : d’un côté, le Morvan « intérieur » ; de l’autre, la Terre Plaine.

· Ensemble de barrières et collines boisées de Lormes au Bazois
A l’ouest, la vallée est barrée par un cordon de collines boisées aux pentes escarpées où affleure le microgranite qui ceinturent Montreuillon, à-travers lequel l’Yonne se faufile, longée par la route qui rejoint Mouron, pour déboucher sur les vastes étendues des plateaux calcaires du Corbigeois. La hauteur de ces collines s’amenuise vers le sud en direction du Bazois. La pente de la vallée étant faible dans cette partie basse, ces collines jouent en trompe l’œil, s’annoncent comme les contreforts d’une montagne alors qu’elles forment plutôt une monumentale porte de sortie.
Depuis l’ensemble des plaines de l’ouest et du nord, le Morvan forme une ligne basse et sombre qui se contente de souligner l’horizon, sauf en quelques secteurs où elle se soulève en une barre de collines plus escarpées.
Cette barrière boisée correspond à la faille bordière du massif ancien sur sa bordure est.
Elle a longtemps tracé la limite du duché de Nevers, qui rattachait donc l’ensemble du Morvan au duché de Bourgogne.
De Lormes à Cervon une barrière boisée barre l’horizon. Elle est longée du nord au sud par la RD 945.
Elle correspond à la faille bordière du massif ancien sur sa bordure est, très perceptible dans sa partie nord avec la montée de Lormes et au mont Vigne. Elle s’appuie sur une ligne de faille entre les granites du socle cristallin du Morvan et les terrains sédimentaires( lias moyen ) caractérisant le Corbigeois.

· Les coteaux de grès d’Antully au sud d’Autun.
Le coteau aux abords d’Autun forme un front boisé qui se dresse et reste perceptible depuis une grande partie de la Plaine. Il offre un belvédère d’où le Morvan, en vis-à-vis par-dessus la plaine d’Autun, apparaît comme une ligne sombre et boisée qui barre l’horizon.

· Les coteaux calcaires en belvédère de Vézelay à Island
Le Morvan, en vis-à-vis par-dessus une dépression aux reliefs estompés, apparaît comme une ligne sombre et boisée qui barre l’horizon, précédé d’un paysage à dominante boisée à ses pieds.

· Le rebord du plateau calcaire de Lormes à Clamecy
Il forme une descente vers les paysages bocagers du « Corbigeois ». Ce rebord s’accompagne de la présence de buttes calcaires qui soulignent cette ligne.

· Buttes et coteaux calcaires de Precy sous Thil à Mont Saint Jean
Il s’agit d’une rupture d’une nature proche de celle limitant le Corbigeois. Elle associe un coteau marqué surplombant une plaine, et prolongé au nord par une suite de buttes témoins dans le pays de Thil.

À cette liste il convient de rajouter des limites en périphérie du massif, mais situées dans le périmètre de l’Atlas.

L’APPROCHE PAR UNE TRANSITION PROGRESSIVE
Dans la plupart des cas, les changements s’amorcent avant même que l’on pénètre sur le massif granitique, dans un fouillis de collines sculptées dans des roches résistantes qui forment comme une auréole sédimentaire issue de l’érosion de l’ancien massif.
L’approche s’étale sur quelques kilomètres lorsqu’on traverse l’un des piémonts.
Depuis l’est, les changements sont particulièrement progressifs

· La vallée du Serein
La plupart des auteurs reconnaissent les premiers caractères morvandiaux lorsque l’on franchit la vallée du Serein, et depuis Arnay le Duc : l’importance des taillis, des zones humides, les collines de plus en plus chahutées amorcent le passage de l’Auxois au Morvan sans pouvoir établir de limite franche.

JUSQU’AU FRANCHISSEMENT D’UNE PREMIERE « BARRIERE INTERIEURE »
Survient un talus boisé que l’on franchit par une grande montée. Les opinions divergent : certains y voient un simple rappel : « tiens, nous étions déjà en Morvan » ; d’autres soutiennent que « leur vrai Morvan » débute ici. Une chose est sûre : cette rupture marque aussi toujours le passage à un autre Morvan, plus boisé, plus intime.
Sur la frange nord ou ouest, cette montée rejoint un bourg belvédère comme Lormes, Quarré les Tombes ( ?), et bien sûr Château-Chinon, où il est d’usage de faire étape avant de franchir une barrière boisée de plusieurs kilomètres qui nous fera pénétrer dans « l’autre » Morvan.
Passé Lormes, on gagne l’identité morvandelle en montant la grand’borne.
Passé le col, on est chez nous. Un habitant.
Depuis Saulieu, cette sensation se retrouve mais elle est beaucoup plus progressive, répartie en trois ou quatre vastes replats sur chacun desquels la route trace droit sur quelques kilomètres avant de franchir la marche suivante.
Le long coteau qui court presque en continu de Rouvray à Villapourçon a deux origines géologiques bien différenciées.

· Le grand coteau boisé de Rouvray à St Martin du Puy
En progressant vers le nord, le relief s'effondre brutalement laissant derrière lui le paysage fermé de la forêt au profit d'un paysage de bocage aéré lumineux . Ce coteau boisé, qui culmine à 450-500 m d’altitude du nord de Lormes jusqu’à Rouvray, est le rebord d’un compartiment de granite, presque entièrement boisé, qui domine d’une centaine de mètres la roche tendre et beaucoup plus érodée du piémont. Sur la marche elle-même, le débouché des vallées est souligné de villages ou de hameaux nichés au creux du relief .
On est adossé au Morvan. Quand on se retourne, on est face à la barrière de forêts.
Ici, l'horizon est forestier, avec des rangs de sapins en crête sur la barrière boisée.
On sent vraiment qu’on entre dans le Morvan à Quarré les Tombes. C’est notre porte d’entrée du Morvan. Avant de traverser la forêt, on a coutume de faire une pause ; il y a un bon restau
un couple de résidents secondaires de Chaumard

· Le talus bordier encadrant la montée vers Château Chinon
Ce coteau semble bien être le témoin de la grande faille bordière qui aurait reculé de 5 à 10 km sous l’effet de l’érosion. Ce faisant, elle s’est partiellement déstructurée en un fouillis de collines, cuvettes perchées. Au nord de Château Chinon, il forme la ligne de crête boisée de la vallée de l’Yonne, puis le massif forestier de la Gravelle. Vu depuis le belvédère de Château Chinon, on se perçoit en haut d’une vaste « boutonnière » (un coteau entaillé en V) orientée vers la plaine bordière qui forme l’essentiel de l’entité paysagère « La Plaine sous Château Chinon » , même si ce terme est un peu abusif ici.

Ce schéma se retrouve, quoique très atténué, dans l’entité paysagère des « Marches de Saulieu » et dans la position du bourg de Saulieu lui-même, situé en haut de l’une de ces « marches » issues de failles bordières très érodées.
A l’est, si l’on excepte le secteur de Saulieu à Brazey, un coteau délimite nettement l’accès au Morvan plus boisé depuis La Roche en Brénil au Nord jusqu’à la plaine d’Autun.

· Le coteau boisé longé par le TGV de la Roche en Brénil au nord de Saulieu
Le coteau boisé, très découpé, emprunte une faille bordière. Il reste bien perceptible depuis la ligne TGV qui le longe sur plusieurs dizaines de kilomètres. Au-delà de ce coteau, vers le nord, la table cristalline se glisse à l’horizontale sous le sédimentaire.

· Le coteau de Liernais à Barnais
Ce talus, plus ou moins érodé et entaillé de « boutonnières », emprunte tour à tour plusieurs failles bordières. Autour de Liernais, il est percé de plusieurs vallons. Dans ce secteur, l’imbrication des lambeaux résiduels de couches sédimentaires sur le vieux massif est complexe. Ce dernier s’affaisse au point que quelques ruisseaux venant des coteaux voisins tracent leur vallon à-travers ce talus pour rejoindre le Ternin au niveau de Chissey.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00