La silhouette groupée du village
Le site d’implantation de chaque village est très ancien et reste généralement très lisible dans le Morvan, avec sa ceinture de prés, de vignes (souvent abandonnées) et de jardins. Ce site est toujours chargé d’une histoire agraire, commerciale mais aussi militaire dans ces pays de plaine qui ont été disputés à chacune des vagues d’invasion européennes. Souvent blotti en promontoire sur une crête descendant d’un coteau boisé, il peut également s’allonger en étoile autour d’un pont ou encore trôner au centre d’une clairière à une juste distance du ruisseau. L’histoire des axes de son développement se lit dans l’orientation uniforme des fenêtres et des pignons.
Exemple :
- L’approche de Vézelay par la traversée de St Père, dont le développement urbain est très visible .
- Au sud de Bazoches, plusieurs villages sont nichés dans leur vallon.
La traversée du village groupé
Le village s’affirme, devenant un évènement sur les parcours : sur les franges, l’on chemine d’un village à l’autre, en traversant chaque village par le cœur. Les hameaux et les écarts se font plus rares. Le regroupement de l’habitat au sein du village lui confère un aspect plus marqué, plus organisé avec une place, des rues.
La place identitaire
La plupart des villages traversés possèdent une place, plus ou moins importante, qui marque le centre ou qui accompagne un élément important : un château (Lacour d’Arcenay ), une rivière… Cette place est propice à la mise en scène de l’esprit des lieux. La place centrale a généralement accueilli un marché aux bestiaux jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle où se croisaient les Morvandiaux et les marchands venus des villes alentour. L’ensemble est souvent associé à un château dont l’emplacement, au centre ou, plus fréquemment, en retrait du village, reste structurant dans le paysage.
La silhouette des villages, les implantations individuelles
L’ouverture du paysage rend fortement perceptible le développement de villages : l’implantation de nouvelles habitations, la transformation des parcelles de prés ou des jardins, les limites de propriétés (haie, clôture)…
Certaines implantations anciennes (crête, organisation près d’un château par exemple) rendent très sensibles le choix des matériaux, les formes bâties, l’orientation des fenêtres…
La pierre de taille du bâti ancien
De nombreux signes rattachent le village à l’un de ces grands pays bourguignons qui entourent le Morvan : le soin apporté aux haies sur le versant bourbonnais, les murets de pierre calcaire vers le Vézelien et l’Auxois et bien sûr les formes, le matériau de construction. . La lumière de la pierre calcaire apparaît, les arêtes de la pierre de taille marquent les portiques d’entrée, les encadrements des portes et des fenêtres, les chaînages d’angle sur les murs de grange.
Comprendre les caractéristiques du paysage 
