Panorama
L’important couvert forestier du Morvan est traversé de nombreuses voies d’accès aux parcelles boisées. Ces pistes, créées pour l’exploitation forestière, constituent également des voies de découverte du massif forestier par les promeneurs.
LA ROUTE DU GRUMMIER
De grands couloirs stabilisés pénètrent au cœur des grands massifs boisés. Ces « routes » permettent l’accès des camions-grumiers jusqu’aux aires de stockage des forestiers. Ces infrastructures au cœur des forêts offrent des accès aisés, mais elles sont calibrées pour des poids-lourds (tracé large, souvent rectiligne et selon des pentes constantes) et la marche y reste monotone. Avec le temps, la végétation amorce une recolonisation partielle qui recrée une lisière plus attrayante. Cette cicatrisation pourrait être plus rapide moyennant la mise en œuvre des techniques de végétalisation utilisées lors des aménagements routiers.
Ces pistes de desserte forestière dessinent un nouveau maillage. D’un point de vue paysager, chaque nouvelle piste trace de nouveaux axes, de nouveaux usages, en l’occurrence prioritairement économiques. A ce titre, il ne peut que renforcer ou briser les liens qui attachent la population locale à son territoire. Leur tracé engage l’avenir, et justifie sans doute une attention particulière pour explorer les alternatives permettant la meilleure conjugaison avec les lignes du relief, la connexion avec les cheminements pré-existants, la préservation de vestiges historiques sensibles, le renouvellement de points de vues.
« Ce sont des saignées tracées sans tenir compte du relief, des anciens chemins, ni des autres usages » Un élu.
LA PISTE DE DEBARDAGE
Elle correspond à une piste de chantier non stabilisée, utilisée très peu de temps. Le débardage croise ou utilise les chemins existants. Lorsque le temps est pluvieux, les sols sont détrempés et les machines transforment le chemin en piste boueuse aux ornières profondes. Une fois le chantier terminé, l’utilisation pédestre reprend ses droits, mais dans de mauvaises conditions quand une remise en état n’a pas été effectuée.
LE TAS DE BOIS LE LONG DES ROUTES
Durant les coupes, les tas de bois accompagnent les routes du Morvan en formant des murs de rondins bien alignés. Le bois marque ainsi le paysage au rythme des périodes de coupes ou de collectes.
À l’automne, je croise sur les chemins la horde des tracteurs tirant de lourdes voiturées pour les futurs hivers. Ici, on ne tient pas seulement à la chaleur d’un feu anonyme; on aime encore le voir vivre, raconter la forêt proche, s’endormir dans sa robe de cendres. Présence d’un dieu, luxe de pauvre. Mais comment les Morvandiaux, fussent-ils des ogres pour le bois de chauffage, pourraient-ils absorber nourriture si copieuse? Extrait de « Morvan du cœur et de la mémoire » de Jean Séverin.
Comprendre les caractéristiques du paysage 
