Panorama
LA HAIE DONNE SON UNITE AU PAYSAGE
Même un rapide parcours dans le Morvan permet de s’en rendre compte: les haies accompagnent routes, chemins, limites parcellaires, fossés, abords des hameaux et des villages. La présence systématique des haies donne ainsi une grande cohérence au paysage. Elle permet également une insertion aisée de tous les nouveaux ouvrages dans le paysage. Vu de loin, la présence de la route ne se signale souvent que par la double ligne de haie qui l’accompagne. L’ouvrage semble « calé » dans le paysage, la haie jouant à la fois un rôle de limite et de transition avec le paysage agricole.
LE JEU DE L’OUVERT ET DU FERME
La haie ouvre ou ferme le paysage, le point de vue, selon la façon dont elle est conduite. Ainsi dans le Morvan alternent des routes aux ambiances contrastées : tantôt couloir enserré entre deux haies hautes, puis en balcon avec une haie basse laissant découvrir le paysage en contre-bas. Ce jeu d’ouvertures et de fermetures successives fait tout le charme des traversées bocagères.
LA HAIE DONNE SA FINITION A LA ROUTE
Vu de la route, la haie apporte un grand confort visuel. Elle cadre le regard tout en permettant des échappées visuelles au gré du relief ou des ouvertures de champs. La présence de la haie tout en marquant la fin de l’emprise de la route, ancre celle-ci dans le paysage bocager. Le soin apporté à la taille des haies donne une grande finition au paysage de la route. Il est d’ailleurs notable que les clôtures barbelées en bordure de routes, ne donnent pas la même sensation de confort.
UNE INFINIE VARIETE D’EVENEMENTS
Arbres isolés, entrée de champ, fenêtre dans la haie, floraisons printanières, odeurs du bas côté fauché, redécouverte du paysage après la taille des haies…la grande richesse de nuances et d’évènements aux abords immédiats de la route rend ces traversées bocagères attirantes, quels que soient le mode de déplacement et la vitesse de l’usager de la route.
L’ENTRETIEN COURANT
Les haies de bouchures sont taillées annuellement au broyeur épareuse. Le passage de l’outil change l’aspect du paysage : plus sauvage –certains diront négligé- avant, et plus « propre » après. Ce « nettoyage » débute dès juin en bord des routes, et se prolonge fin août – septembre dans les prés.
Les communes ont couramment une facture de broyage de 100 000 F par an.
L’outil travaille sur environ 1,20 m de large. Le raisonnement de l’agriculteur se fait par côté car dans la plupart des cas, chacun n’entretient que son côté de mitoyenneté. Le nombre de passes est de 3 à 5 passes par côté, soit 2 heures par kilomètre. Si l’on raisonne par kilomètre de haie taillée dans le paysage, il faut globaliser les deux côtés: 5 à 10 passes par kilomètre de haie, soit 3 à 4 heures par kilomètre de haie taillée.
Comprendre les caractéristiques du paysage 
