Atlas des paysages Parc Naturel Régional du Morvan Retouner à la page d'accueil

Le ruisseau

Panorama

L’EAU OMNIPRESENTE MAIS DISCRETE DANS LE PAYSAGE

Le Morvan, est un pays d'eau, d'eaux ruisselantes. Ce massif ancien est une éponge qui absorbe les nombreuses pluies que lui apportent les vents d'ouest.
En été, au premier regard, l’eau reste tapie dans les rides embroussaillées du paysage. Elle se manifeste cependant dès que l’on emprunte le premier sentier. A l’automne, et plus encore au printemps, le Morvan ruisselle de partout.
Ce n’est pas une surprise, peut-être est-ce la chaleur, peut-être roulons-nous la fenêtre ouverte ou nous promenons-nous plus, c’est la première fois que l’eau paraît très présente à l’oreille et permet de mieux l’apercevoir, ce qui n’est pas toujours évident: les glouglous de l’eau qui coule, ricoche et percole sur des chutes minuscules (la Cure); les chuintements des eaux stagnantes des prairies humides; les bruissements de l’eau d’un fossé qui se faufile entre les hautes herbes; les clapotis à la surface très calme des lacs et étangs… L’eau dans le Morvan on n’a pas fini d’en parler… (notes de repérage pour l’Atlas).

En surface, le Morvan n’est qu’eaux vives. Gravissez les sommets et particulièrement le Beuvray et le Haut-Folin, parcourez la forêt, les vallées au début du printemps ou sous les pluies d’automne. Montent l’innombrable rumeur de sources, le gazouillis des fontaines, l’adagio sur le roc des cascatelles et des rus. Présence active ou circulation souterraine comme le sang bat en nous la chanson de la vie, toutes ces eaux jaillies du cœur de la terre deviennent des rivières, des étangs et des lacs, notre mémoire. Extrait de « Morvan du cœur et de la mémoire » de Jean Séverin.
Si la roche-mère, faite de granit et de schiste, est imperméable, tous les stades de sa décomposition associés aux végétaux décomposés, forment entre la roche-mère et l'humus une véritable éponge absorbant l'eau et la restituant par les sources ou les puits creusés par l'homme.
Ainsi le Morvan est, selon une expression de Vauban, "ce pays bossilé, fort entrecoupé de fontaines, ruisseaux et rivières, mais tout petits, comme étant près de leurs sources". le Guide du Morvan, Claudette Pelletier.
Premier relief depuis la côte atlantique, le Morvan reçoit près de 150 jours par ans de grands flux d'ouest, humides et frais qui se déversent sur le massif: partout les précipitations dépassent mille millimètres. Les précipitations sont si nombreuses en Morvan qu'elles ont marqué le vocabulaire paysan.
"Si la giboulée est subite, c'est une gibasse; si elle est accompagnée de grésil, c'est une gibelée; si elle est légère et bienfaisante pour l'herbe très sèche c'est une beurée; si au contraire elle est torrentielle et qu'elle entraîne dans les fonds la terre peu épaisse des champs, c'est une aiguiaune." Levainville.
Plusieurs personnes, même sans être pêcheur, citent d’emblée parmi leurs lieux préférés des chemins le long du Chalaux ou autour de l’un des nombreux étangs. Ils ont souvent associé à ces lieux un ouvrage d’art qui lui donne un point de repère : un vieux pont, une digue témoignant du passé de l’étang au service du flottage du bois.
C’est le long du ruisseau qui serpente dans la plaine. Je tiens compte de la lumière. Quand il n’y a pas de soleil, c’est plus triste.

L’EAU DOMESTIQUEE

Cette eau a constitué une précieuse ressource soigneusement aménagée, domestiquée, répartie. Les grandes heures du Morvan ont vu de nombreux conflits d’usage liés à l’eau.
C'est toute l'histoire de l'aménagement ici. Il y a une grosse jurisprudence au tribunal de Lormes.
Un élu local.

Une infinité de petites sources imbibent les vallons et les creux, y suintent en vernis ou marais semés d’aulnes et de joncs, noient les prairies, creusent d’ornières profondes les sentiers raboteux, multiplient des ruisseaux qu’on ne pouvait jadis traverser que sur des troncs équarris ou des pierres disposées au travers. Vidal de la Blache.

LA SOURCE

Très nombreuses dans les gneiss et les granits, les sources ont autrefois fait l'objet de culte, notamment pour s'assurer des foins abondants. C'est ainsi que dans le Pays du Beuvray, au pied du Mont Prénelay, près de Glux, jaillissent les sources de l'Yonne, à coté desquelles se trouvent les vestiges gallo-romains du temple de l'Yonne..
Plus quotidiennement les sources sont captées par une fontaine dont on retrouve parfois les bacs de pierre ensevelis sous un fouillis végétal.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00