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Exploiter la terre

HERITER

Etre Morvandiau de souche rime généralement avec gérer un bien foncier : un morceau de forêt, de terres agricoles, un domaine.
Ces sols d’arène granitique ont connu de nombreux flux et reflux de défrichement dans l’histoire. Jusqu’au développement des engrais et du chaulage dans la première moitié du XXe siècle, leur pauvreté chimique n’autorisait que des rendements limités, et ces landes acides ont toujours constitué une sorte de réserve foncière accessible aux défricheurs chassés par la misère ou par une répression politique. Pour ces pionniers peu fortunés, ces sols avaient au moins l’avantage d’être légers, faciles à travailler à la main ou avec un attelage minimaliste.
L’image de cette agriculture laborieuse à faible capital est à relativiser aujourd’hui. Elle correspondait surtout aux petites fermes familiales cultivant leurs « ouches » et leurs champs avec des moyens sommaires. Les deux grands systèmes de mise en valeur aujourd’hui –troupeau, plantations forestières- nécessitent au contraire un capital important et à rotation très lente. Ils ne sont d’une certaine façon accessibles qu’aux héritiers.
« En Morvan, on entre dans les champs quelques heures après la dernière pluie, deux bœufs (de fait, souvent deux vaches) ont toujours suffi pour labourer; sauf pour le débardage, point n’est besoin de tracteurs très puissants.(Contrairement aux régions alentour, NDLR) »
Extrait de < Le Morvan, la terre et les hommes >, Jacqueline Bonnamour, 1966.

GERER UNE GRANDE PROPRIETE

La grande propriété forestière issue de l’ancien régime reste présente, en particulier dans les massifs boisés du nord Morvan. Les grands domaines acquis au XIXe s regroupaient souvent des métairies agricoles et des forêts. La forêt de la Pierre qui Vire appartenait aux ducs et comtes de Chastellux, dont les descendants restent des propriétaires importants de la Vallée de l'Yonne jusqu'à Anost.
Ces propriétaires se différencient de grands investisseurs pour qui la forêt est d’abord un placement. Ces derniers sont souvent responsables des larges coupes rases, et chaque commune a les siens : telle « butte » appartient à une caisse de retraite de cadres, telle autre à une caisse d’épargne, une banque ou une compagnie d’assurance.
« Ces propriétaires sont moteurs d'une certaine sylviculture privée. Ils s'intéressent à la valorisation de leur forêt au sens large. Avec eux, on peut discuter, car ils n'ont pas une vision purement économique. Ils s'intéressent au bois, à la faune, à la chasse ». Un technicien forestier.

« Nous avions une importante propriété familiale. Je suis natif d'ici; j’ai fait mes études à Paris, travaillé en ville ailleurs, mais j’ai toujours gardé une entreprise et des biens à gérer ici. J’étais déclaré exploitant agricole sur la "locaterie", le domaine autour du château. J’ai donc toujours géré à la fois des terres agricoles, de la forêt, du bâti. Le domaine regroupait au départ 550 ha de bois et 3 domaines de 200ha. 300 ha de bois ont été vendus lors d'une succession ; il en reste 400 ha aujourd’hui. »
Un propriétaire aujourd’hui retraité.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00