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Le granite

LA « TERRE CELTE » SOUS LES PIEDS

Le granite est très présent, on le sent sous les pieds : un bloc de roche affleure ici ou là, et le caillou est utilisé partout comme borne, entrée de champ, et dans l'habitat.

C'est une terre celte, qui a un vécu. J'ai lu plein de récits, de témoignages sur des histoires d'ici. Ce qui m'a le plus frappée, c'est la pauvreté, mais aussi le sens de la fête, les réunions, la musique, les contes.
une femme venue s’établir en Morvan


Le granite austère, rude
Le Morvan, c’est le granite.
L’économie est difficile, assez pauvre. Ce côté rude est attachant. Peut-être parce que j'y suis habitué.
un retraité


Ce caractère était perçu négativement jusqu’aux années 1970-80. Sur la frange orientale du massif, là où ses limites sont floues.

Il y a quelques années, l'appellation "en Morvan" était passée sous silence, par exemple à Alligny. Champeaux, ils ne le disaient plus, ils le redisent. Un élu.

On décrit souvent le Morvan comme un pays maudit : ni bon sol, ni bonnes récoltes, « ni bon vent, ni bonnes gens ». Les personnes le fuient, les prés gagnent sur les labours ; malgré le renouveau de la prairie temporaire, l’élevage se fait volontiers plus extensif ; les Morvandiaux délaissent la forêt-taillis, les plantations de conifères se multiplient et donnent un aspect plus sévère encore à ce pays vallonné où l’horizon est toujours borné. Comme une lèpre, les friches gagnent un pays rapiécé, mal ravaudé.
J. Bonnamour, 1965, p. 245-248.

En revanche, et durant tout le XIXe siècle (sans oublier le début du XXe), ce pays, isolé, mal connu, a toujours été jugé étrange, mystérieux et affublé d’une mauvaise réputation, face aux “bons pays” voisins. Quelque jeune bourgeois était-il en quête de dépaysement ou voulait-il frôler le danger? Il se risquait à gagner le Morvan, ses forêts, ses châteaux, ses maisons hantées, et nous avons Mont-Revêche de George Sand. L’abbé Baudiau, historien du Morvan, affirme que “la croyance aux sabbats... était naguère très répandue”. Le célèbre Dupin voit, dans “cette contrée, au coeur de la France,... une véritable impasse pour tous les pays voisin, une sorte d’épouvantail,.., un vrai pays de loups, dans lequel le voyageur craint de s’engager”. Même s’il déclare aimer le Morvan, l’adversaire de Dupin, Claude Tillier, n’hésite pas à écrire en 1842 : “C’est un pays qui ne ressemble à aucun autre... Vous ne pouvez le méconnaître... Si vous venez de Clamecy, à peine avez-vous dépassé la petite ville de Tannay et franchi l’Yonne, que, déjà vous n’êtes plus en France; le milieu qui vous environnait a changé comme une décoration de théâtre... En quelques minutes, vous avez fait deux cents lieues”.
Cette réputation de “mauvais pays”, si souvent reprise au cours du XIXe siècle, a amené les Morvandiaux eux-mêmes, du moins les habitants des communes de bordure, à renier leur appartenance à leur pays et à affirmer aux voyageurs que le Morvan est encore plus loin. L’abbé Henry cite les anciens de Quarré-les-Tombes, qui disaient: “Nous ne sommes pas du Morvan”. L’un des hebdomadaires de Château-Chinon de la fin du XIX’ siècle, Le Journal du Morvan, écrit: “Le Morvan est un pays insaisissable. Interrogez le Morvandeau, il vous affirmera que le Morvan est tout près et qu’il commence au plus prochain village. On traverse ainsi tout le pays sans le rencontrer”: En 1909 encore, le géographe Levainville affirme: “Le paysan n’aime pas avouer qu’il est du mauvais pays”.
Des appréciations si opposées, entre le XIXe et le XX’ siècles, ont accentué les désaccords sur la délimitation du Morvan.
Extrait de « Paysans et notables du Morvan au XIXe siècle jusqu’en 1914 », de Marcel Vigreux, 1998.

LA FRAICHEUR

l’eau, les sources, la fraîcheur…
Quand il fait très chaud, on vient chercher l’air aux Settons.

LE LIEN TENU A L’EXTERIEUR

Dans ces paysages intérieurs, le lien avec l’extérieur prend une importance particulière. Chacun a son itinéraire pour entrer et sortir du massif ; pour ceux qui connaissent l’histoire locale, la rivière, et jusqu’à l’étang de flottage au fond de la forêt restent symboliquement tournés vers la ville.
Le dépaysement d’une ambiance de bout du monde
Il se dégage une ambiance sauvage, préservée de la modernité.

à Glux, on a une impression de bout du monde
Les touristes viennent se dépayser. Ici c’est vert, préservé.

Cette « impression qu’il y a moins de monde » résulte pour bonne part de la petite échelle des perceptions. La densité de population, sur le papier, est en effet équivalente aux régions alentour, même s’il est vrai que la proportion d’habitants permanents est faible.
Même en haute saison, les touristes restent peu nombreux, et sur une courte période.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00