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La campagne

L’ECHELLE HUMAINE

Une perception intime
L’échelle de perception intime, dépassant rarement les quelques kilomètres, donne aux clairières un air de dessin d’enfant, de composition simple où s’ordonnent quelques composantes de base d’un paysage de campagne : la ferme, la route, le bois, la colline, l’arbre isolé.
Le terme « petit » revient souvent dans les descriptions. Le paysagiste parlera d’ « échelle de perception intime ».

"J’aime beaucoup ces petits champs, avec leurs petites haies. Tout est petit ici, même les montagnes, feuillues. Ici elle sont très vertes. On est bien sans aller trop loin." Une éleveuse.

Des composantes simples
La campagne d’ici est à échelle humaine. Cette composition est visuelle, mais également sonore, olfactive. La vie rurale est présente dans la cheminée qui fume, dans le son du tracteur au loin.

"Quand j’ai découvert la région je me suis dit que c’était vraiment la campagne et la forêt comme dans les livres d’enfants. Parfois cela inquiète, parfois cela rassure, comme dans Andersen, Blanche Neige… C'est comme un paysage de marmites de géants." Une habitante.

LE TEMPS RALENTI

Un paysage calme
Le temps semble ralenti dans ces paysages qui changent peu au cours des saisons : peu de floraisons, peu de coupes de bois. Cet aspect immuable est renforcé par la discrétion des infrastructures : les routes sont masquées par une ceinture de haies, et les camions semblent y glisser sur un coussin de végétation.


Une réserve de temps et d'espace
Le temps, l’espace sont deux ressources rares dans la vie urbaine, et dans la vie active en général.
Ces paysages qui autorisent la lenteur, la sensation, sont ceux que cherchent à recréer des paysagistes dans les parcs afin d’offrir des bouffées d’oxygène au cœur des villes. On redécouvre dans le Morvan la continuité d’un territoire. La vie moderne nous fait « zapper » d’un lieu à l’autre à-travers telle voie rapide, tel tunnel sans sensation ; le paysage est alors réduit à ce que Luc Gwiazdzinski appelle des « non-lieux ». Nous vivons habituellement plusieurs vies en plusieurs espaces.


Face à cela, les mots de « campagne » et de « nature » si souvent invoqués pour décrire le paysage Morvandiau pourraient prêter à contresens. Ils n’expriment pas toujours une attention particulière à l’activité agricole, ni un militantisme écologiste ; pourquoi ne pas y entendre l’expression d’une qualité réellement paysagère ? Celle d’un lieu qui permet de retrouver un ancrage dans un espace, un moment, qui invite à une qualité de présence à son environnement et à soi-même, « ici et maintenant ».


« Ici notre richesse c'est d'avoir de l'espace et du temps. Ici, on a le temps. Et il y a encore de la place. » Un retraité de souche morvandelle.


« Ici il y a vraiment une façon de vivre, de bouger, de vivre avec la nature, de marcher. » Un randonneur.

LE DEPAYSEMENT D’UNE AMBIANCE DE BOUT DU MONDE

Il se dégage une ambiance sauvage, préservée de la modernité.

L’« impression qu’il y a moins de monde » résulte pour bonne part de la petite échelle des perceptions : le hameau voisin est souvent hors du regard. La densité de population est certes faible, comme dans les plaines périphériques du Morvan, mais l’isolement y est plus perceptible.


« A Glux, on a une impression de bout du monde. Les touristes viennent se dépayser. Ici c’est vert, préservé. » Un instituteur du sud Morvan.

LA DECOUVERTE DES TRESORS CACHES

La connaissance des usages locaux, transmise de bouche à oreille, permet de se réserver ou de se transmettre les bons coins de baignade, de champignons, de pêche.

Il peut s’agir de sites dont l’accès est théoriquement interdit au public mais qui bénéficient d’une tolérance d’usage : sites de baignade, points de vue privatifs. Ce sont également de « petits coins de bonheur » d’accès libre mais peu connus, parfois embroussaillés comme des fonds de vallon, des étangs, dont les touristes ne soupçonnent pas l’existence.

Les gens connaisseurs, les gens « du pays » se font une fierté d’y avoir accès. La règle tacite est de n’y côtoyer qu’une population de connaisseurs ou du moins de touristes qui feront preuve d’un minimum de curiosité personnelle... C’est ainsi que chacun se fait progressivement sa propre carte des alentours, et peut devenir un « passeur » qui initie à son tour ses visiteurs à un univers peu accessible au premier abord.


L’espace Morvandiau se redécouvre chaque fois que l’on change de mode de déplacement. Ralentir permet de découvrir la richesse des premiers plans, des micro-fenêtres à chaque entrée de champ : ce paysage n’est pas tout à fait le même depuis une voiture, le dos d’un cheval ou d’un âne, à pied, ou depuis une rivière que l’on descend en kayak.

Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON tél: 03.86.78.79.00