La différence morvandelle

Vu de loin : comparaisons

Le grand public a souvent du mal à situer le Morvan, « quelque part entre les Vosges, le Jura et l’Auvergne ».
Comme tout paysage, le Morvan a des résonances profondes qui le rendent « proche » ou « lointain » selon la sensibilité de chacun, selon des critères qui ignorent souvent les distances kilométriques. Ces sentiments d’attraction /répulsion pèsent lourd dans les choix de vie, les choix immobiliers, et donc à terme dans l’économie locale.
Une identité, paysagère ou pas, n’existe que par rapport à d’autres. Davantage : elle se construit en s’opposant au autres.
Les Morvandiaux originaires « d’ailleurs » se sont très spontanément exprimés sur cette question. De fait c’est souvent l’étranger qui est le mieux placé pour décrire le sentiment d’appartenance, qui trouve les mots et les justes comparaisons, peut-être tout simplement parce qu’il est souvent amené à répondre à la question : « qu’es –tu donc allé chercher dans le Morvan ? ».
Les citations suivantes ont été recueillies au cours d’entretiens réalisés lors de l’enquête dans le cadre de l’Atlas (c.f. Méthodologie de l’Atlas).

MORVAN C’EST COMME …

Le Morvan est évoqué comme un espace qui donne libre cours à l’imagination et au dépaysement.

Les Vosges, le Jura sont les plus fréquemment cités.
« C’est intimiste, avec de multiples petits éléments. On a l’impression de faire partie du paysage, de participer. Au contraire d’un paysage grandiose, massif, écrasant… comme la forêt résineuse. »
Une habitante « néo » travaillant depuis 10 ans en Morvan.
« Il faudrait affirmer notre différence par rapport à d’autres régions : des régions « proches » comme l’Auvergne, les Vosges, mais aussi …d’autres destinations pour se dépayser comme les Antilles ! »
Une professionnelle du tourisme en Morvan.

Les vallées des Pyrénées
« Les prés au milieu des forêts, ce caractère reposant, les rondeurs … » Une responsable associative.

Le Cantal.
« J'ai des racines dans un pays qui ressemble : ma grand mère maternelle était du Cantal. Je me souviens de ces montagnes nues, entièrement pâturées par les vaches Salers, avec les estives, les burons peu confortables. » Un ancien chef d’entreprise morvandiau.
Le Québec
« On se croirait …au Québec, quand on franchit des vallons boisés, des petits cols au milieu d’une forêt exploitée. » Un randonneur à cheval.

LE MORVAN CE N’EST PAS …

La Bourgogne connue
« Le Morvan est souvent oublié. Nous sommes un arrière-pays de la Bourgogne connue. Pourtant, le Morvan, c’est le cœur, le sommet de la Bourgogne mais la Bourgogne, pour les gens, c’est celle des plaines et des plateaux ». Un retraité.
La Beauce.
« C’est un pays de prairies, de ruisseaux, le contraire des plaines de la Beauce ou du Nord. Là-bas c’est plat, toujours la même vision, comme la plage, le sable et rien d’autre. » Une habitante qui a résidé à Paris.
« C'est une réserve par rapport à la contamination du Bassin Parisien, à la menace de "céréaliculture". Les agriculteurs du Bassin Parisien, quand ils arrivent, ils coupent tout, ils emblavent. Même les chemins. On est préservés car ils s'arrêtent au Bazois : ici, il y a trop de trous et des bosses pour eux. » Un élu du sud Morvan.
L’Auvergne
« En Auvergne, ils ont une forte activité touristique, et aussi une vraie culture de l’accueil. Ce n’est pas le cas ici. Il arrive même qu’en entrant dans un hôtel, on dérange ! Les gens pas connus, on ne va pas au-devant d’eux. Il faut dire que le tourisme ici, on en parle plus qu’on en fait. L’activité reste faible. Le Morvan n’a pas encore sa notoriété. » Une responsable touristique.
Les grandes montagnes
« Ici tout est accessible à l'homme. Pas de grande montagne, pas de mer inaccessible. »
Une habitante ayant résidé à Paris.
La Côte d'Azur
« C’est sauvage, calme. On peut se baigner où on veut, il y a des petites plages. » Une double-résidente.